Le patron des Républicains Laurent Wauquiez veut rendre la castration chimique obligatoire pour les prédateurs sexuels.
Le débat sur la castration chimique est de retour. Dans une interview accordée à 20 Minutes mercredi, le patron des Républicains Laurent Wauquiez veut obliger « les prédateurs sexuels » à subir ce procédé ou à rester en prison s’ils refusent de s’y soumettre.
Une idée qu’il veut transformer en loi, une semaine après le viol et au meurtre d’Angélique Six dans le Nord, avoué par un homme déjà condamné pour viol.
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Aujourd’hui, seules les personnes volontaires peuvent être traitées par castration chimique. Comment se déroule le traitement ? Quels sont les effets concrets ? Explications avec Jacques Waynberg, président de l’Institut de sexologie, criminologue et ancien médecin pénitentiaire auprès de pédophiles.
Comment cela fonctionne ?
« Le traitement coupe tout besoin sexuel et tout désir, souligne le spécialiste. La personne traitée n’est plus du tout intéressée par ça. » Les patients subissent une injection trimestrielle, « immédiatement efficace » ou doivent ingérer des comprimés. Le traitement trompe le cerveau en simulant une surproduction de testostérone. Le corps ne va plus en produire, et va neutraliser la libido de la personne soignée. Cette dernière pourra encore avoir des érections spontanées, notamment la nuit, mais qui ne sont pas « exploitables ».
Deux médicaments sont régulièrement cités par les experts : le Décapeptyl et l’Androcur, également utilisés pour soigner des problèmes hormonaux chez la femme. « Ils n’agissent pas que sur la sexualité, décrit le médecin. Il y a des effets secondaires comme des bouffées de chaleur, un engraissement des muscles ou des troubles du caractère. »
Est-ce définitif ?
Non. « C’est un traitement hormonal, comme une pilule contraceptive, explique Jacques Waynberg. C’est pour cela que je ne parle pas de castration chimique, mais de camisole chimique. On peut l’enlever si on le souhaite. »
Dans la très grande majorité des cas, le patient retrouve progressivement son désir sexuel au fur et à mesure du retour de la testostérone dans son organisme. « Parfois, cela ne revient pas chez certains sujets âgés, mais c’est aussi lié à d’autres troubles », résume le spécialiste.
Est-ce efficace ?
Tout dépend de ce qu’on appelle « efficacité ». Le traitement ne va pas agir sur les fantasmes ou la représentation sexuelle des personnes soignées. « Si cela n’est pas assorti d’un travail psychologique approfondi avec la personne, cela n’aura servi à rien, juge le sexologue...
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