Le tribunal correctionnel de Bordeaux a prononcé vendredi une peine de 18 mois de prison dont 12 mois ferme à l’encontre d’un Bordelais de 45 ans qui avait crevé plus de 6 000 pneus depuis 2011.
À l’audience, ce quadragénaire a expliqué avoir crevé autant de pneus pour mieux se faire entendre par rapport à ce qu’il avait vécu enfant.
Une peine de 18 mois de prison dont 12 ferme, et six mois de sursis assortis d'une mise à l'épreuve de trois ans avec obligation de soins mais sans mandat de dépôt, a été prononcée contre le « serial-poinçonneur » de Bordeaux, qui était poursuivi pour avoir crevé plus de 6 000 pneus depuis 2011...
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Ce Bordelais de 45 ans a revendiqué avoir crevé plus de 6 000 pneus à Bordeaux et dans les communes environnantes, depuis 2011. Ce vendredi, plus de 200 victimes du « serial poinçonneur » – certaines ont vu leur véhicule frappé trois, cinq fois – s’étaient massées au tribunal pour « mettre un visage » sur celui qui a défrayé la chronique locale.
Au total, près de 1 180 victimes ont été recensées, depuis 2014, sur la métropole bordelaise. Initialement, le préjudice avait été chiffré à 348 000 €, mais en réalité ce sont « des millions d’euros de préjudice pour la société », a souligné l’accusation.
L’homme agissait la nuit, souvent entre 2 h et 5 h, avec un poinçon. Il perforait finement les pneus (souvent les deux situés du côté trottoir) qui se dégonflaient alors lentement. Pour les policiers, durant plus de deux ans, l’enquête fut ardue. Le « serial poinçonneur » frappait par cycles irréguliers, dans des endroits différents, en veillant à ne pas apparaître sur des images de vidéosurveillance et à ne pas laisser d’empreinte. Autant de méfaits que l’individu notait scrupuleusement dans un carnet.
« Il se sent pris au sérieux »
Ce sont pourtant une photo prise par un riverain et une caméra de vidéosurveillance ayant échappé à sa vigilance, qui vont permettre l’identification et l’interpellation, en novembre 2017, du suspect.
Vendredi, à l’audience, le quadragénaire a expliqué avoir fait « des conneries pour attirer l’attention ». Placé en foyer dès la petite enfance, et dès 4 ans en famille d’accueil, il assure y avoir subi maltraitance, agressions sexuelles et viols pendant dix ans. Sans que les services sociaux ne réagissent.
« L’État, pendant toutes ces années, n’a rien fait », a-t-il répété. Selon, son avocate Me Emilie Haas, depuis qu’il a porté plainte et été entendu sur les faits de son enfance, il n’a plus récidivé et « se sent pris au sérieux ».
Le procureur a requis 18 mois de prison dont un an ferme, avec incarcération à l’issue de l’audience. Mais aussi l’interdiction de paraître en Gironde. Et le procureur d’ironiser : s’il pouvait ne paraître que « dans un village avec peu de voitures… »
Aux parties civiles venues, selon une avocate, raconter « autant d'histoires derrière un pneu crevé, autant de désagréments, de journées de travail perdues (...), de mises en danger à côté desquelles certaines sont passées »...
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