Il n'a pas soufflé un mot. Juste un sourire à sa famille avant de reprendre la direction de la prison pour 5 mois supplémentaires, escorté par quatre gendarmes armés.
Les magistrats ou autres anonymes qui ont assisté à l'audience correctionnelle du 4 mai dernier n'auraient pas reconnu l'homme placide qui comparaissait hier, tant son calme olympien contrastait avec les faits reprochés.
Pourtant, c'est bien cet individu de 38 ans qui a littéralement «pété les plombs», selon son propre aveu, en outrageant et menaçant le procureur de la République de Toulouse après avoir été condamné pour apologie du terrorisme.
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Une infraction qui remonte à novembre 2017, alors qu'il était déjà incarcéré pour vol et escroquerie, «mais qui n'a été audiencée qu'en mai à 10 jours de sa sortie et après 20 mois de détention» a regretté son conseil, Me Stéphanie Boscari.
Alors quand le président lui a annoncé qu'il resterait détenu 6 mois de plus, la déception a été immense. Et ce n'est ni plus ni moins que le représentant du ministère public qui a essuyé la colère du détenu. «Je vais te casser les dents !» a-t-il notamment hurlé pendant que les agents de l'administration pénitentiaire essayaient de le maîtriser.
Entre-temps, la vitre du box de la salle d'audience n° 4 du Palais de justice a été légèrement fissurée. «J'avais un sentiment d'injustice : je ne m'attendais pas à un mandat de dépôt» a-t-il lancé, hier, au président Bonhomme sans manquer de présenter ses excuses.
«Le mépris de la justice»
Le regard est franc, la posture tout aussi droite mais ses explications restent lacunaires. «Jamais il n'aurait dû insulter mais ce qu'il a dit tout haut c'est ce que beaucoup disent tout bas. Et il aurait dû être déféré en novembre ou en décembre…
Le respect et l'humanité de la justice, on la doit aussi aux personnes qui sont dans ce box.» Insuffisant pour le procureur de la République, Patrice Michel qui se tenait face à un homme dont le casier judiciaire affiche 36 mentions avec, entre autres, des condamnations pour outrages.
«Ces faits d'autant plus graves qu'ils se sont déroulés à l'audience et alors même que notre fonction est particulièrement difficile sans parler de la tension des débats, a souligné Patrice Michel. C'est un dossier comme on n'en voit pas souvent avec tout le mépris de cet individu pour l'institution judiciaire qui n'a pas hésité à menacer violemment un père de famille et un procureur dans l'exercice de son métier.»
Au nom de «l'exemplarité», il a requis 1 an d'emprisonnement ferme avec maintien en détention. Un quantum qui a été plus que divisé de moitié.
La Dépêche
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