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dimanche 27 mai 2018

Prison : un détenu sur quatre a fait le ramadan en 2017, en légère baisse

INFO JDD. Entre 2014 et 2017 dans les prisons françaises, environ un quart des détenus étaient inscrits au "protocole du jeûne". 


Avec une tendance à la baisse, liée à la peur d’être considéré comme "radicalisé".

Les chiffres sont difficiles à obtenir des sources institutionnelles, qui ne veulent surtout pas "créer d’amalgame" avec ce "sujet sensible". 

Selon nos informations, en 2017, sur les 69.504 personnes écrouées en période de ramadan, 17.171 étaient inscrites au protocole du jeûne, soit un taux de 24,71%. 

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Ces détenus ont ainsi rempli un formulaire pour déclarer à l’administration pénitentiaire leur volonté d’observer le rite musulman. Pour ces derniers, des aménagements sont faits en détention : les surveillants ne leur servent pas de repas à midi, mais ils ont en revanche une collation de rupture de jeûne en plus de leur dîner. En 2016, près de 27% de la population pénale observait le Ramadan, 26% en 2015, et 25,5% en 2014.

Des non-inscrits reçoivent tout de même des colis

Si la proportion accuse une légère baisse, c’est, décrypte Samia El Alaoui, aumônière musulmane interrégionale des prisons du Nord, parce que "certains ne s’inscrivent pas, de peur d’être fichés comme radicalisés.

D’autres préfèrent garder leur repas du midi et le réchauffer le soir." Celle qui rend visite aux prisonniers pour pratiquer avec eux un islam modéré a remarqué, depuis l’année dernière, un changement de climat. "En 2017, les gens ont paniqué. Notre société n’a pas défini ce qu’était précisément le terme radicalisé. Des jeunes détenus m’ont raconté, paniqués, qu’ils avaient demandé à un psy de la prison ce que c’était. Il leur a répondu 'Quelqu’un qui prie dans sa cellule et fait le jeûne…'"

Il arrive donc à Samia et à son mari Hassan, aumônier national, de rattraper les non-inscrits en leur distribuant quand même des colis de rupture de jeûne. Des dattes, du saucisson halal, des biscuits et des fruits secs achetés grâce aux dons. "Sur le plan des colis on dépasse de 15 à 20% les chiffres des inscrits." En 2018 à la maison d’arrêt de Sequedin (Nord), 274 détenus se sont inscrits auprès de la pénitentiaire, mais 318 ont déjà reçu des colis...

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