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dimanche 16 septembre 2018

Des expéditions punitives à la prison de Metz-Queuleu

Les plaintes se multiplient. Les victimes, incarcérées à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu, ont vécu la même chose : la porte de leur cellule s’est ouverte pour laisser entrer d’autres détenus. 

Des expéditions punitives à la prison de Metz-Queuleu

Qui leur ont infligé un passage à tabac en règle.

La dernière agression date du week-end dernier. Cela se passe toujours les week-ends, d’ailleurs. Elle a visé deux hommes, placés en détention provisoire à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu pour des affaires de nature sexuelle. 

C’est une autre constante, les violences touchent ceux qu’on appelle, derrière les hauts murs, « les pointeurs » (violeurs, ndlr). Il ne fait jamais bon avoir cette réputation en prison, raison pour laquelle ces détenus sont la plupart du temps rassemblés dans des zones protégées.

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Dans l’établissement pénitentiaire messin, être tenus à l’écart ne les a protégés de rien. Les portes blindées de leurs cellules se sont ouvertes à une heure inhabituelle.

Avocat d’une victime, Me  Cédric Demagny raconte la suite : « La porte de la cellule ne peut pas s’ouvrir toute seule alors qu’elle devait rester fermée. Il faut forcément l’intervention d’un agent pénitentiaire. Quatre détenus sont alors rentrés pour tabasser mon client et son codétenu, qui ont bien compris les raisons de cette agression. C’est une expédition punitive qui vise un certain type de personnes. »

Costaud, le client ne « s’en est pas sorti trop mal mais il y a forcément une forme de crainte, maintenant. Il ne peut plus dormir sur ses deux oreilles. Il s’attend à ce que cela recommence. »

Une plainte vient d’être déposée auprès des services du procureur de la République de Metz. « Je veux avoir des informations, pas un classement vertical de ma plainte. Je veux savoir si mon client a été mis en sécurité. C’est ce qui m’importe en priorité. »

« Imaginer que du personnel pénitentiaire permettrait ça… »

Deux autres plaintes viennent d’être transmises à l’autorité judiciaire. Celle d’un ancien directeur de colonie de vacances placé en détention provisoire.

« C’est la même chose. En mai dernier, la porte de sa cellule s’est ouverte miraculeusement… », ironise Me  Olivier Rondu. « Quelques jours plus tard, il était entendu par une juge d’instruction. Elle a forcément remarqué son visage tuméfié. Il souffrait également d’un déplacement de la cloison nasale. Il avait peur d’aller plus loin parce qu’il craignait d’être en danger, parce que des éléments objectifs laissent penser que, au sein de la prison, des surveillants sont liés aux faits. Mais il s’est finalement décidé. »

Comme un troisième détenu, originaire du secteur de Sarrebourg. « Il a été deux fois victime d’une agression comparable. Trois hommes sont entrés dans sa cellule… », dépeint Me Marlène Schott. « Il m’avait alerté il y a quelques mois. Cela avait été signalé au magistrat instructeur. La situation s’est apaisée depuis qu’il a changé d’étage et de surveillants...

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