Comment sont formés les surveillants de prison ? En France, l'École Nationale d'Administration Pénitentiaire accueille cette année sa 197e promotion d'élèves. Un métier qu'ils savent difficile.
A quelques encablures du centre d'Agen, dans le Lot-et-Garonne, se dresse un campus de 16 hectares, où sont formés tous les membres de l'administration pénitentiaire.
Cette année, l'ENAP accueille sa plus grande promotion d'élèves surveillants : 900 étudiants âgés de 19 à 42 ans, tous titulaires, au moins, du brevet des collèges.
Parmi eux, Jules, 22 ans a reçu tout l'équipement du surveillant pénitentiaire, à commencer par les écussons. “Pour l'instant, je n'ai rien sur moi, je suis élève surveillant.(...) Au bout d'un an, une fois que je serai titularisé, j'aurai l'écusson de surveillant”, explique cet ancien militaire. Pendant six mois, le jeune homme qui touche un salaire de 1.200 euros mensuels alternera les cours sur ce campus et des périodes de stage.
Accompagnement du détenu et réinsertion sont désormais au cœur des missions du surveillant. Un métier aussi complet que complexe dont ces jeunes recrues prennent à peine conscience. “On s'est lancés dans ce métier sans savoir réellement ce que c'est. Ce n'est que quand on sera sur le terrain qu'on va vraiment se rendre compte”, reconnaît l’une des élèves, qui enchaînent cours théoriques et pratiques.
Faire face au danger et aux agressions
Des coursives de prison ont été spécialement recréées au sein de l’ENAP pour enseigner le métier en situation. Ces futurs professionnels y apprennent notamment à extraire un détenu d’une cellule en feu. Chaleur écrasante et un équipement de plusieurs kilos, Jules reconnaît que le métier est “physique”.
Il faut ainsi apprendre à porter secours dans toutes les situations mais aussi à répliquer face au danger et aux agressions, le lot quotidien des surveillants. “Il ne faut pas se focaliser la dessus, parce que sinon on ne vit plus”, admet Kévin, l’un des élèves qui apprendra aussi le maniement des armes lors de son passage par l’école.
Des enseignements que ces futurs surveillants pénitentiaires mettront en application dès leur premier stage en détention. Il y a aujourd’hui 28.000 personnels de surveillance, pour près de 80.000 détenus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire