Soupçonné d'avoir « favorisé » certains détenus en échange d'argent, ce fonctionnaire de l'administration pénitentiaire a été détenu pendant huit mois.
L'affaire avait fait grand bruit. Selon nos informations, après huit mois passés en détention provisoire, KEK, 49 ans, ex-directeur d'un des bâtiments de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), a été remis en liberté mardi 27 novembre par le juge d'instruction.
Sur ces huit mois de détention, ce fonctionnaire du ministère de la Justice en aura passé sept à l'hôpital de la maison d'arrêt du centre pénitentiaire d'Orléans (Centre), après plusieurs tentatives de suicide, selon son avocat.
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Décrit comme un directeur « très humain et attentionné » par des détenus ayant croisé sa route à Fresnes, KEK avait été interpellé au mois de mars dans le cadre d'une enquête pour « corruption passive », « blanchiment » et « association de malfaiteurs » par les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles (Yvelines).
L'ancien directeur de la division D3 est soupçonné d'avoir accordé des faveurs à des détenus, membres de la communauté juive pour la plupart, afin d'améliorer leur quotidien. Des « avantages » qui auraient inclus des téléphones portables en cellule ou des douches plus régulières en échange d'une « rétribution », selon les investigations réalisées dans ce dossier.
Plainte pour « homicide involontaire »
« Dans cette affaire, la montagne accouche d'une souris, estime l'avocat de KEK. Nous attendons toujours de savoir quel service mon client a pu rendre à des détenus contre rémunération. Il est surtout établi aujourd'hui que M. EK avait une approche très humaine avec les personnes placées sous sa surveillance et que cette attitude est très mal passée auprès d'autres agents pénitentiaires.
Je retiens aussi que l'effondrement a été terrible pour mon client qui a tout perdu. Il s'est aussi retrouvé pieds et poings liés à l'hôpital de la prison d'Orléans. »
Toujours selon nos informations, la famille de KEK a décidé de déposer une plainte contre X pour « homicide involontaire » après le décès du père de l'ancien directeur, quelques jours après la perquisition de son logement à Toulouse (Haute-Garonne), toujours dans la même affaire.
Un ancien détenu de la prison de Fresnes, FT, 42 ans, poursuivi dans un des volets de l'escroquerie à la TVA sur le marché des « quotas carbone », également baptisée « arnaque au CO2 », a également été mis en examen dans cette affaire de corruption. Il est suspecté d'avoir fait remettre la somme de 5 000 euros au directeur mis en cause.
Son avocat avait obtenu sa remise en liberté après deux mois de détention provisoire. Une peine de 7 ans de prison a été récemment requise contre le même FT alors qu'il était jugé dans l'affaire dite « B-Concept » dans laquelle 70 millions d'euros ont été détournés des poches du Trésor public.
Le Point
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