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samedi 3 novembre 2018

Metz : des surveillants de prison soupçonnés de violences sur des violeurs ou des pédophiles

Depuis plusieurs mois, les incidents se multiplient à la prison de Metz-Queuleu, impliquant le personnel, accusé de rudoyer ou de laisser passer à tabac les détenus qualifiés de «pointeurs», coupables de viols sur mineurs ou majeurs.


Dans la prison de Metz-Queuleu, en l'espace de quelques mois, plusieurs détenus ont fait l'objet de graves violences commises par d'autres prisonniers ou des surveillants.



Le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri, a annoncé que neuf plaintes avaient été déposées pour des faits survenus entre octobre 2017 et septembre 2018.

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Les prisonniers en question, «ont en commun d'être en détention pour des affaires de mœurs, viol ou agression sexuelle», selon Thomas Hellenbrand, avocat d'un plaignant, qui s'en est confié à France Bleu.

Ces détenus très particuliers se trouveraient pris dans des guet-apens, tendus notamment par les surveillants de la prison qui ouvriraient la porte de leur cellule à d'autres prisonniers afin de leur permettre de les violenter.

Marlène Schott, l'avocate de l'un des détenus violentés a témoigné sur France Bleu : «Mon client a été frappé de coups de poings. La porte de sa cellule a été ouverte par deux surveillants pour laisser entre d'autres détenus qui sont venus l'agresser».

Coups de poings et coups de pied au visage pour les «pointeurs»

L’Express révèle une autre agression commise directement par un membre du personnel de la prison, mentionnant des gifles, des coups de poing au visage et des coups de pieds administrés par un auxiliaire d’étage, en présence de deux gardiens. Un certificat médical a attesté des violences subies.

En août, à la suite d'un passage à tabac, un autre «pointeur» était tombé au sol, à demi inconscient. Un gardien passant à proximité alors qu’il gisait au sol aurait lancé : «Oh c'est pas grave, il a glissé.»

Un surveillant messin, sous couvert d’anonymat, avait témoigné début octobre au Républicain lorrain.

«Ces victimes n’ont pas le droit de voir le service médical. Certains détenus auxiliaires leur jettent la nourriture en pleine tête. Ils sont traités comme des chiens. Il y a un vrai malaise. Parfois, je ne sais pas qui dirige la coursive. Les surveillants ou certains détenus».

L'Observatoire international des prisons se fait régulièrement l'écho de ces tabassages, expéditions punitives et autres humiliations.

Les fameux «pointeurs», coupables de viols, parfois commis sur des mineurs, ont de tout temps fait l’objet de violences de la part d'autres détenus, mais, dans la prison de Metz-Queuleu, le personnel pénitentiaire semble s’en mêler.

«C'est inacceptable, on n'est plus dans la tolérance mais dans l'encouragement puisque les cellules sont ouvertes par des représentants de l'administration pénitentiaire et c'est devant eux que les détenus sont frappés. Aujourd'hui, les maisons d'arrêt sont devenues des zones de non-droit», se désole Thomas Hellenbrand.

"La porte de sa cellule a été ouverte par deux surveillants pour laisser entrer d'autres détenus qui sont venus l'agresser"

Comment détenus et surveillants sont-ils au courant des chefs d'inculpation, qui doivent rester confidentiels ?

Une circulaire de 1992 interdit de conserver des documents personnels en cellule, pour éviter de porter certains délits à la connaissance de qui que ce soit.

Selon l’Express, certains fonctionnaires auraient accès au logiciel Genesis qui comporte la fiche pénale de tous les détenus.

Bien qu’astreints au secret professionnel, ils pourraient divulguer certaines informations aux prisonniers qui se chargeraient de corriger les «pointeurs».

RT France


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