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lundi 3 décembre 2018

Prisons : avec 70 708 détenus en France, la surpopulation atteint un niveau record

Le nombre de personnes incarcérées dans les établissements pénitentiaires français était en octobre au niveau du pic enregistré en septembre.

Prisons : avec 70 708 détenus en France, la surpopulation atteint un niveau record

Une tendance lourde. Confirmant les chiffres de ces derniers mois, dénoncés par le mouvement social des surveillants de prison début 2018, le nombre de détenus continue d’augmenter en France.



Selon les chiffres de l’administration pénitentiaire publiés ce lundi, leur nombre était en octobre au niveau du record établi en septembre, avec 70 708 personnes incarcérées contre 70 714 le mois précédent.

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Au total, 82 052 personnes étaient placées sous écrou, dont 11 344 faisant l’objet d’un placement sous surveillance électronique ou d’un placement à l’extérieur, des chiffres en légère augmentation.

Conséquence, avec plus de 70 700 détenus pour 60 000 places opérationnelles, la densité carcérale s’établit à 117,6 % dans les prisons françaises, qui souffrent d’une surpopulation chronique.

Elle atteint désormais près de 140 % dans les maisons d’arrêt, ces établissements pénitentiaires qui accueillent les courtes peines ou les personnes en attente de jugement (20 554 prévenus dans les prisons françaises, soit 29,1 % de la population carcérale).

410 détenus pour 200 places à Nîmes

Au 1er novembre, environ 22 700 personnes sont détenues dans une structure pénitentiaire suroccupée à plus de 150 %, et plus de 41 000 dans un établissement suroccupé à plus de 120 %, selon les données statistiques mensuelles mises en ligne par l’administration pénitentiaire.

Pire, dans les maisons d’arrêt de Carcassonne (Aude), de Béthune (Pas-de-Calais) ou de Nîmes (Gard), où l’on compte par exemple 410 détenus pour 200 places, la surpopulation dépasse les 200 %… Le nombre de matelas au sol, puisqu’il n’y a donc pas assez de place pour faire dormir tous les détenus dans des lits, est de 1472. Un chiffre qui reste stable sur un an, alors que dans le même temps, la population carcérale est en augmentation de 2 % sur la même période.

La barre très symbolique des 70 000 détenus en France avait été franchie en avril. Le nombre de personnes incarcérées n’est depuis jamais passé sous ce seuil, même en période estivale, où l’activité judiciaire est traditionnellement ralentie et le nombre de placements en détention moindre.

Proscrire les très courtes peines
Pour lutter contre cette surpopulation, le gouvernement a promis la création de 7000 places de prison d’ici à la fin du quinquennat, parallèlement à une redéfinition de l’échelle des peines. Celle-ci fera baisser la population carcérale de 8000 détenus, la ramenant à ses niveaux de 2008-2010, selon la garde des Sceaux Nicole Belloubet.

La ministre de la Justice veut notamment proscrire l’emprisonnement pour les très courtes peines, tout en garantissant l’application des peines d’emprisonnement de plus d’un an et en multipliant les alternatives en milieu ouvert.

Le Parisien





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