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mardi 8 janvier 2019

Gilets Jaunes : prison ferme pour trois manifestants

Avaient-ils l’intention de commettre des violences ou des dégradations ? C’est la question qui a animé l’audience d’hier au Tribunal de Grande Instance de Boulogne-sur-Mer. 

Gilets Jaunes : prison ferme pour trois manifestants

A.G., A.H. et C.R. ont été jugés en comparution immédiate pour participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou dégradations de bien, ainsi que pour le transport sans motif légitime d’armes.



Placés en garde à vue, puis en détention, ils comparaissent finalement libres. Dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 décembre, les trois amis arrivent à Calais aux alentours de 21 heures et se garent sur le parking en face du Channel. Ils ont fait la route depuis Dunkerque avec deux autres individus, également venus manifester. Les trois prévenus ne portaient pas de gilets jaunes. Des pétards, des boules de pétanque et des briques de béton seront retrouvés dans la voiture de Cédric, avec laquelle ils ont fait le déplacement.

Alexis, Aurélien et Cédric se rendent au rond-point des abattoirs, où une soixantaine de Gilets Jaunes et d’hommes vêtus de noir se sont rassemblés. (voir notre édition du 10 décembre). La tension monte au fur est à mesure que les heures passent.

Le pétard qui fait débat

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Des CRS déployés en nombre tentent de disperser les manifestants. « La manifestation avait été interdite par le préfet du Pas-de-Calais », rappelle le président du tribunal. Cette nuit-là, 18 personnes sont interpellées, dont les trois prévenus.

Au centre des débats, le lancement d’un pétard contre les forces de l’ordre.L’ont-ils lancé  ? Ils affirment que non tandis que les policiers qui témoignent ce soir-là indiquent le contraire. « On était sur le rond-point en début de soirée puis nous sommes revenus à la voiture. On était déjà sur le parking quand nous avons compris que ça allait dégénérer et quand le pétard a explosé », clament les trois comparses à la barre.

C’est ce fameux pétard qui déclenche la vague d’interpellations. Les trois jeunes âgés de 22 à 24 ans sont arrêtés à la sortie du parking au moment où ils s’apprêtent à partir. Après un contrôle d’identité, les policiers procèdent à la fouille du véhicule et découvrent dans le coffre l’arsenal dont les protagonistes disent ne pas avoir fait usage. Leur présence laisse néanmoins le tribunal perplexe. « Pourquoi vous achetez des pétards juste avant d’aller à la manif ?, s’agace la procureure. « Comme ça, on ne s’en est pas servi », tente Alexis, sans convaincre la magistrate. Dans le téléphone du jeune homme, les policiers retrouvent une vidéo où il expose ses pétards.

La procureure requiert 4 mois de sursis à l’encontre de CR et AH, dont le casier judiciaire est vierge. AG, avec 7 condamnations à son actif, ne bénéficie par de la même clémence. Trois mois ferme sont requis, tout en laissant la porte ouverte à un aménagement. Finalement, les trois manifestants écopent respectivement de 3 mois ferme pour Cédric et Aurélien et 4 mois pour Alexis, sans mandat de dépôt. Leur peine pourrait être aménagée en placement sous surveillance électronique...

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