D’ici à mars, un « service à compétence nationale » sera chargé de veiller à la sécurité et surveiller la radicalité en prison.
Recrutement de « sources », d’agents spécialisés, élaboration de doctrine… « Le Monde » a pu suivre cette montée en puissance.
Pour un peu, les murs sentiraient la peinture fraîche à la cellule interrégionale du renseignement pénitentiaire (CIRP) de Lyon. Des bureaux vides attendent encore de futurs recrutements. Un sapin de Noël a été installé à côté de la broyeuse pour égayer les couloirs. Mais, aux yeux du néophyte qui les chercherait, les locaux flambant neufs de cette antenne régionale du dernier-né des services de renseignement français devraient demeurer un immeuble anonyme, dont l’accès se fait sur habilitation parcimonieusement autorisée.
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Composée d’une petite quinzaine de personnels (analystes, techniciens, traducteurs), la CIRP de Lyon, derrière ces faux airs de « start-up », illustre en réalité la montée en puissance fulgurante d’une nouvelle préoccupation : la radicalisation en prison. D’ici à la fin du premier trimestre, ce qui n’est encore qu’un « bureau central » devrait ainsi devenir un véritable « service à compétence nationale ». A cette occasion, Le Monde a été exceptionnellement autorisé deux jours durant, début décembre, à suivre la « professionnalisation » de ces nouveaux agents chargés de la surveillance du milieu carcéral.
Le périple meurtrier de Cherif Chekatt, 29 ans, l’auteur de l’attentat de Strasbourg, le 11 décembre, est venu rappeler l’importance de leur tâche délicate. C’est en effet à partir de 2008, au cours de ses divers allers-retours en prison, que la radicalisation du tueur du marché de Noël a été repérée à plusieurs reprises. Puis c’est lors de sa dernière sortie de détention, fin 2015, qu’a été mis en place un suivi par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Sans renseignement pénitentiaire, Cherif Chekatt serait sans doute passé entre les gouttes, même si ce suivi n’a, in fine, pas empêché son passage à l’acte.
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