Une détenue de Vivonne a été condamnée à trois ans de détention de plus après avoir menacé, lundi, de poignarder une infirmière avec des ciseaux.
Nadège est cash. Elle joue à fond la provocation satisfaite, un sourire en coin après chaque saillie dirigée contre le tribunal.
Petit bout de femme de 42 ans au crâne rasé et au débit de mitraillette, la revoilà à la barre du tribunal après une agression survenue lundi au centre pénitentiaire de Vivonne dont une partie des surveillants venait tout juste de se mobiliser pour dénoncer des violences à répétition !
“ Elle a pris pour les autres, c’est normal ! ”
Liens commerciaux:
« Vous veniez pour suivre des soins », expose le président Wastl-Deligne. « Vous vous étiez mutilée volontairement le bras avec des lames de rasoir. L’infirmière s’est penchée pour saisir des pansements à l’étage inférieur du chariot de soins, vous en avez profité pour saisir une paire de ciseaux qui se trouvait à l’étage supérieur, vous l’avez saisie au cou en lui disant “ Je vais te planter ! ” »…
…«Ah non mais n’importe quoi ! », explose la détenue. « J’ai jamais dit ça, moi je plante direct, je suis pratique ! Oui j’ai pris les ciseaux pour la tuer. Y avait tout ce que je voulais sur le chariot, y avait de quoi faire un double homicide ! »
C’est à l’origine une tentative de meurtre qui vaut à la Dijonnaise N.D. de purger une peine de dix ans de détention. Elle aurait dû sortir si son comportement en détention ne lui avait pas valu d’accumuler les condamnations pour des incidents à répétition, des outrages aux violences. Elle a déjà plus que doublé la mise des dix ans de départ. La voilà libérable en… 2025 !
« Non, elle ne m’avait rien fait… elle a pris pour les autres, c’est normal ! J’ai vu la peur dans ses yeux, j’ai rigolé, elle s’est pissée dessus. Ils devraient le savoir pourtant que je suis dangereuse », lance la détenue sur un ton bravache.
Le président qui la laisse s’exprimer tente de la prendre au piège de ses provocations répétées, cherche la réponse dans ce passé que la détenue veut taire. « C’est par manque de courage que vous ne voulez pas nous dire ce qui vous est arrivé Madame ? » « D’où je parle de ma vie privée, je vous pose des questions sur la vôtre moi ? Je vais pas perdre ma fierté et baisser mon pantalon devant vous ! Oui, ça a peut-être un rapport avec mon enfance », concède Nadège « mais ça n’arrangera pas ma peine ! »
La quadragénaire n’a que faire d’une expertise psy. Elle veut sa peine toute de suite, et repartir fissa à Vivonne.
Le procureur propose trois années de détention contre la détenue qui méritait tout à fait de passer devant une cour d’assises pour son geste. « Son intention homicide est revendiquée. »
La tâche de la défense est plus compliquée. « Ce n’est pas satisfaisant, on n’a pas vraiment les armes pour la comprendre. On ne peut que s’interroger sur son vécu pour voir autant de rage. »
Le couperet tombe : trois années de plus à purger pour les violences en récidive sur un professionnel de santé et les menaces de mort. « Les faits sont graves Madame », insiste le président en prononçant le mandat de dépôt...
Lire la suite sur la Nouvelle République
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire