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dimanche 3 mars 2019

Strasbourg - Une nouvelle prison… pour quoi faire ?

Une véritable partie de ping-pong s’est engagée sur la localisation d’une nouvelle prison à Strasbourg. 

Strasbourg - Une nouvelle prison… pour quoi faire ?

Pour les élus écologistes Alain Jund et Gérard Schann, respectivement adjoint au maire de Strasbourg et conseiller municipal de Bischheim, c’est l’occasion de revenir sur les bonnes questions.

La controverse est passionnée autour de la construction de ce nouvel établissement pénitentiaire sur le territoire. Ce n’est pas tant le principe de sa construction qui est débattu, c’est sa seule localisation qui est en cause. Visiblement personne n’en veut : ni l’Eurométropole, ni Illkirch, ni l’Elsau ni Hoerdt. Les débats se bornant juste à dénoncer la « nuisance » d’une prison sur un parc d’activité, sur un quartier ou sur une commune. Tapis rouge pour la haute technologie mais barrage grillagé pour un établissement pénitentiaire.

Des données objectives

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Essayons d’y voir un peu plus clair avec quelques chiffres. Il y a en France, au 1er  janvier 2019, 70 059 personnes écrouées détenues. Pour mémoire, ce nombre s’élevait à 20 000 en 1950 et à 50 000 il y a vingt ans.

L’augmentation de ces dernières années est constante, environ 1 000 personnes de plus par an. 70 059 personnes détenues pour 60 151 places dites « opérationnelles » ce qui se traduit par un surpeuplement chronique des prisons françaises. 1 389 détenus ne « bénéficient » que d’un simple matelas au sol. Et parmi ces 70 059 détenus, plus de 20 000 sont en attente de jugement.

Pour Strasbourg, il y a 641 détenus pour 445 places soit un taux d’occupation de 144 % ; ce taux de « suroccupation » est de 147,1 % à Metz, 166,4 à Mulhouse et dépasse 200 % dans certains établissements comme Béthune.

Nombre de rapports parlementaires français ou européens dénoncent la vétusté des établissements pénitentiaires en France. Une quarantaine de prisons est ainsi considérée comme exposant les personnes détenues à des traitements inhumains ou dégradants par la Cour européenne des Droits de l’Homme.

Dans ces établissements vétustes travaille une grande partie des personnels de l’administration pénitentiaire et ce qui est inacceptable pour les détenus l’est tout autant pour les personnels.

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