Cet islamiste qui a blessé deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe est à l’isolement à Vendin-le-Vieil depuis jeudi dernier.
Le 5 mars dernier, lors d’un passage dans une unité familiale, cet islamiste radical avait violemment agressé au couteau en céramique deux surveillants, avec la complicité de sa compagne, décédée pendant l’assaut du Raid.
Il est désormais soumis à une détention extrêmement rigoureuse, compliquée par l’importance des soins qu’il doit recevoir dans les semaines à venir. En effet, sa mâchoire a été fracturée par des éclats de grenade pendant l’intervention des forces de l’ordre et est maintenue par des fixateurs. De plus, les dégâts à la gorge ont été tels que le détenu a subi une trachéotomie.
«Compte tenu de ses blessures, il ne peut quasiment pas parler et il n’a pas la force physique d’être vindicatif»
Sources pénitentiaires
«Cela veut dire qu’il va manger liquide pendant un bout de temps et qu’il y aura forcément un lourd suivi médical», apprend-on de sources pénitentiaires. De quoi compliquer la prise en charge de ce détenu dont le plus infime déplacement fera l’objet d’un menottage systématique par un passe menotte et sera encadré par trois agents en tenue d’intervention accompagnés d’un gradé et armés de bombe incapacitante.
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«Compte tenu de ses blessures, il ne peut quasiment pas parler et il n’a pas la force physique d’être vindicatif mais la dureté se lit sur son visage», commente-t-on encore, sans illusion sur ce proche de Chérif Chekatt, l’auteur de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg. Durant les années 2014 et 2015, les deux hommes, qui avaient été incarcérés ensemble à la maison d’arrêt d’Épinal, avaient échangé plusieurs courriers.
Un quartier d’isolement plein en permanence
Avant son arrivée à Vendin-le-Vieil, la direction de l’établissement aurait réuni les surveillants en charge de ce quartier hors norme pour rappeler quelques règles claires: un traitement professionnel, distant et sans affect, comme s’il s’agissait de n’importe quel détenu.
Tout est donc réglé pour que Michaël Chiolo ne croise jamais aucun des sept autres détenus du quartier d’isolement. Aucune activité n’est par ailleurs prévue si ce n’est l’heure de promenade dans les conditions qu’exige le régime de l’isolement: seul et dans une cour grillagée. De même, aucun parloir n’est à ce jour prévu.
«Personne ne s’est manifesté, ni sa famille avec qui il a coupé les ponts depuis longtemps, ni un avocat»
Membre de l’Administration pénitentiaire
«Si dans un futur indéterminé, cela devait être envisagé, ce serait forcément un parloir avec hygiaphone et sans aucun contact physique. Mais de toute façon, personne ne s’est manifesté, ni sa famille avec qui il a coupé les ponts depuis longtemps, ni un avocat. Contrairement par exemple à Rédoine Faïd, qui est aussi à l’isolement à Vendin-le-Vieilet pour lequel il y avait immédiatement eu des demandes de “parloirs avocat” et beaucoup d’agitation», souligne ce membre de l’Administration pénitentiaire.
À son arrivée, et contrairement à une pratique très fréquente en milieu pénitentiaire, aucun des autres détenus du quartier d’isolement ne s’est manifesté pour accueillir Michaël Chiolo, avec des cris de haine ou de sympathie comme cela avait été le cas à Fleury-Mérogis lors de l’arrivée de Salah Abdeslam, l’un des auteurs des attentats de novembre 2015. À la maison centrale de Vendin-le-Vieil, le quartier d’isolement est plein en permanence: il est destiné soit aux détenus particulièrement violents, soit aux spécialistes de l’évasion ou encore aux prosélytes.
Le Figaro
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