Toni Musulin est bien sorti de prison dimanche. L'ex-convoyeur de fonds avait dérobé en novembre 2009 un fourgon avec 11,6 millions d'euros à son bord. La majeure partie du butin -9,1 millions d'euros- a été retrouvée. Quid des 2,5 millions d'euros restants ? Retour sur les différentes pistes évoquées.
9,1 millions d'euros, ici photographiés, avaient été retrouvés dans un box à Lyon. Reste à savoir ce que sont devenus les 2,5 millions d'euros jamais retrouvés.
Près de quatre ans après les faits, le mystère reste entier et la question continue de brûler les lèvres : où est passé l'argent manquant du magot subtilisé par Toni Musulin, le 5 novembre 2009 ?
Deux jours après que le convoyeur de fonds eut détourné le fourgon blindé de la société qui l'employait, les policiers avaient mis la main sur 9,1 des 11,6 millions d'euros dérobés dans un box loué à Lyon sous une fausse identité. Libre depuis dimanche après un séjour en prison de près de quatre ans, Musulin a toujours soutenu la même version au cours de son procès : celle de ne pas savoir ce qu'il était advenu du butin manquant, soit la coquette somme de 2,5 millions d'euros.
"Moi je n'ai pas pris l'argent, ce n'est pas moi qui ai l'argent", avait confié l'homme aujourd'hui âgé de 43 ans devant le tribunal correctionnel de Lyon, en mai 2010. Il avait, à l'époque, expliqué qu'il n'avait pu charger la totalité de l'argent dérobé à la Banque de France dans le véhicule utilitaire qu'il avait loué en prévision du vol. "J'en ai laissé dans le camion. Le reste, je l'ai mis dans le garage, après je ne sais pas", avait-il déclaré à son procès. Tout en laissant entendre que le propriétaire du box, Michel Saint-Martin, avait pu se servir. "Vous voulez savoir où est l'argent ? Demandez au propriétaire du box, il avait le double des clés", avait-il lancé aux juges. Cette piste n'avait rien donné, si ce n'est une plainte pour diffamation du propriétaire du box, débouté par la justice en octobre 2010.
La piste serbe ou celle menant à Michel Neyret
En cavale onze jours durant, entre le détournement du fourgon et sa reddition à la police monégasque le 16 novembre 2009, Toni Musulin a également pu mettre son "trésor" à l'abri en Serbie, son pays d'origine, même s'il a dit aux enquêteurs n'avoir été qu'en Italie durant sa cavale. C'était en tout cas l'avis du procureur de la République de Lyon, Marc Désert, lorsque le parquet avait fait appel de la condamnation à trois ans de prison de Musulin en première instance. "On fera tout pour que l'affaire ne se termine pas ainsi. Toni Musulin ne profitera pas dans la tranquillité des 2,5 millions d'euros qu'il a mis à l'abri en Europe de l'Est", avait lancé le magistrat.
Autre scénario possible, celui qui accorde un rôle à Michel Neyret. L'ex-numéro 2 de la police judiciaire lyonnaise, mis en cause dans une affaire de corruption et de trafic d'influence, a en effet participé à l'arrestation de Musulin. Il n'en fallait pas plus pour éveiller les soupçons de l'avocat du plus célèbre convoyeur de fonds hexagonal, Maître Hervé Banbanaste. "Je n'accuse pas M. Neyret d'avoir fait quoi que ce soit, il a droit à la présomption d'innocence. Mais on a des doutes sur la validité de la procédure et sur l'éthique avec laquelle a été menée cette affaire", expliquait le conseil en octobre 2010. Cette version, également évoquée par François Cluzet, a valu à l'acteur, qui interprète Musulin dans le film 11.6, une plainte pour diffamation.
Alors que Toni Musulin vient de recouvrer la liberté, nombreux sont ceux, notamment sur les réseaux sociaux, à imaginer que l'ex-convoyeur va désormais profiter du butin. Fantasme ou réalité ?
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