« MON FILS DE 18 ANS était en train de mal tourner. Je devais aller dans la région parisienne pour le remettre dans le droit chemin. Pour qu’il ne finisse pas comme moi. »
Sébastien L’Her sait de quoi il parle. À 39 ans, il cumule 27 condamnations. Vols, violences, rébellions, ports d’arme, drogues, évasion déjà. Le président du tribunal de grande instance, Philippe Babo, égrène la litanie.
Malgré un passif lourd, la justice avait accordé au Belfortain une semi-liberté pour purger trois peines. Mais le 16 juin dernier, il ne se présente pas à la maison d’arrêt de Montbéliard comme convenu. Et ne se manifestera que trois mois plus tard, le 16 septembre, après son escapade parisienne.« Vous avez trompé la confiance de la justice »
« La semi-liberté est un contrat de confiance » martèle le magistrat. « J’étais obligé. Je n’ai qu’une vie, qu’un fils. J’ai fait ce que j’avais à faire » rétorque le prévenu, jugé en comparution immédiate. « Quel exemple vous donnez à votre fils ! Vous dites vouloir le remettre dans le rang, mais ne respectez pas les règles qu’on vous impose. »Le substitut du procureur, Swen Morelle, déplore ce déni des obligations. « Vous avez trompé la confiance de la justice. » Une tromperie qu’il estime à sept mois supplémentaires en prison.
L’avocate du prévenu, Me Stéphanie Quenot, nuance les faits. « Pendant son évasion, il n’a pas représenté un danger ni un trouble à l’ordre public. Il sait que sa mesure de semi-liberté sera révoquée. S’il doit faire des mois en plus, c’est la double peine » avance la défense, qui sollicite une « sanction symbolique ».
On ne badine pas avec les règles. Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public. Sébastien L’her a été condamné à six mois de prison pour ce que la justice qualifie d’évasion. Initialement libérable en février 2014, il devra prolonger son séjour en détention.
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