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samedi 28 décembre 2013

Il mord un surveillant de prison à Nice: trois mois ferme

C'est une fâcheuse habitude en milieu carcéral : passer ses nerfs sur les surveillants de prison. Parfois en les insultant. Parfois en les frappant. Et parfois même en les mordant. Un cas de figure inhabituel, qui a coûté vendredi trois mois de prison ferme à Sylvain M.

À 25 ans, ce détenu totalise désormais vingt mentions à son casier judiciaire, la plupart pour vols. Voilà dix-huit mois qu'il est incarcéré à Nice. Les fouilles, il connaît. Les « projections » aussi - ces colis jetés depuis l'extérieur par-dessus le mur d'enceinte de la maison d'arrêt, dont une partie échappe aux filins et à la vigilance du personnel pénitentiaire. Cette année, près de trois kilos de cannabis et 240 téléphones portables auraient ainsi été saisis...

Lundi, l'un de ces colis tombés du ciel finit entre les mains de Sylvain M. Les surveillants le surprennent et s'apprêtent à le fouiller. Il résiste. Couvre d'injures l'un des surveillants. Et mord son collègue à la cuisse, jusqu'au sang. Pas d'ITT, mais une rude découverte du métier pour ce surveillant-stagiaire âgé de 40 ans.

« Rien de personnel »

« Le surveillant m'a mis une gifle, puis une deuxième,assure Sylvain M.Ils m'ont mis au sol et m'ont menotté. En m'emmenant au cachot, ils m'ont tapé la tête. Alors j'ai réagi... et j'ai mordu. »

Le surveillant blessé livre un autre éclairage : « Il était agité, énervé. Je ne sais pas si ça peut excuser le fait qu'il morde ce qui traîne... »

Selon son avocat, Me Roland Rodriguez, le détenu « n'a pas hésité à se frapper lui-même la tête contre les murs. De rage ? Ou pour accréditer l'agression dont il se dit victime ? »

La question restera en suspens. Quoi qu'il en soit, le procureur entend bien apporter une réponse pénale. « Les surveillants représentent l'autorité. Ils sont là pour faire leur métier, difficile. Le moins que puissent faire les détenus, c'est de les respecter. »

L'avocate de la défense, Me Diana Yan Yuen Chuen, objecte que « les surveillants auraient pu avoir un peu de pédagogie, connaissant son instabilité. »

Son client, qui a déjà écopé de vingt jours de cachot, fait amende honorable. « Je regrette. Y'avait rien de personnel. J'aurais pas dû, ça aurait évité de faire perdre votre temps à tous. »

Le tribunal, présidé par Marcel Tastevin, s'en est tenu à une prolongation de trois mois de son séjour en détention.

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