Les faits se sont produits le 2 février à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault).
Fumer a failli tuer, ce 2 février, dans le courant de l’après-midi. Lorsque quatre détenus (*) de Villeneuve-lès-Maguelone, dans l'Hérault, ont roué de coups un 5e pensionnaire de la maison d’arrêt. Parce qu’elle n’arrêtait pas de taper à la porte de la geôle de l’un des intéressés pour demander des cigarettes, la victime a commencé, lors de la promenade, par prendre un coup de tête. Auquel est venue s’ajouter une kyrielle de mauvais jeux de poing et de pied.
Traumatisme crânien et blessures diverses"Il m’a manqué de respect. Je voulais me battre avec lui. Je ne pensais pas que ça allait tourner comme ça", raconte l’auteur du premier coup. Et d’assurer : "À chaque promenade, il y a deux, trois bagarres, Monsieur." "Il va falloir que cela s’arrête", rétorque le président Fabre.
"Je ne sais pas ce qui m'a pris"
"Je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai jamais fait ça", lâche le deuxième. "Je me suis approché pour les séparer, il m’a insulté. Franchement, je regrette", poursuit le troisième. "Cette salle est pleine de regrets qui planent", ironise le magistrat. "J’ai mis un coup de pied et me suis dit que ça suffisait", conclut le quatrième. "Pourquoi ? À trois, ils n’y arrivaient pas ?", raille le président. "Le reproche qui lui est fait, c’est d’être indigent. Mais Messieurs, vous l’êtes tous ! Car vous manquez d’une chose : votre liberté !", rappelle Me Mousset, en partie civile.
Récidive
"Un jour ils vont sortir. Qu’elle sera leur réaction lorsque le facteur sonnera à la porte ? Quand il y aura une bagarre dans la rue ? Quels que soient les motifs, la façon dont il a été battu est inadmissible, c’est de la sauvagerie", estime le représentant du parquet. Lequel requiert une peine de deux ans ferme. Car, les prévenus étant en récidive, "vous ne pourrez pas aller en deçà d’un an (la peine plancher, NDLR)".
"La réalité de Villeneuve"
"Ce dossier vous montre la réalité de Villeneuve. Vous ne pouvez pas sortir les violences du contexte. C’est une prison bien plus violente que d’autres : il faut choisir son camp. Celui des faibles ou celui des forts", objecte Me Bonnici, l’avocate de trois des prévenus. Embrayant, Me Gaillard use de la métaphore : "C’est une petite cité avec des intérêts communs. Il n’y a pas les méchants et les gentils. C’est plus complexe que cela."
Fureur après le délibéré
Ce n’est pas ce qu’en ont pensé les magistrats, qui ont infligé trois ans ferme aux prévenus. Un délibéré qui a provoqué leur fureur. Outrages (et nouvelles poursuites à la clé pour cela) et menaces de faire sa peau à la victime ont ponctué leur sortie houleuse du prétoire.
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