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mardi 29 avril 2014

La France, cinquième en Europe pour les suicides en prison

Quel est l'état des prisons européennes ? « Pleines », répond le Conseil de l'Europe, dans son rapport annuel publié mardi 29 avril. Endémique, la surpopulation carcérale touchait en 2012 vingt-deux pays sur les quarante-sept que compte l'organisation paneuropéenne, met en garde l'institution, qui vise particulièrement la Serbie (160 détenus pour 100 places), l'Italie (145) Chypre (140), la Hongrie (139) et la Belgique (132).

Endémique, la surpopulation carcérale touchait en 2012 22 pays sur les 47 que compte l'organisation paneuropéenne, selon le Conseil de l'Europe.
  Endémique, la surpopulation carcérale touchait en 2012 22 pays sur les 47 que compte l'organisation paneuropéenne, selon le Conseil de l'Europe

« La densité médiane dans les établissements pénitentiaires était de 98 détenus pour 100 places », soit une très légère amélioration constatée sur un an (99 détenus pour 100 places à la fin de 2011). Une amélioration rendue possible par une baisse du nombre de détenus durant l'année. Au 1er septembre 2012, on comptait en effet un total de 1 737 061 détenus dans les établissements pénitentiaires de l'Europe des quarante-sept, soit 90 000 de moins qu'un an plus tôt. Le taux de détention moyen dans les pays européens était ainsi de 150 pour 100 000 habitants. La proportion des personnes condamnés à de longues peines (plus de dix ans) est toutefois restée pratiquement inchangée (11,7 % en 2012, contre 11,4 % en 2011).

Le profil moyen des prisonniers évolue peu. Cette année encore, les infractions les plus courantes pour lesquelles des personnes étaient détenues étaient le vol (20 %) et celles à la législation sur les stupéfiants (17 %), les condamnés pour homicide représentant 13 %. L'âge moyen des détenus était de 36 ans, et les femmes sont toujours très minoritaires, puisqu'elles ne représentent que 5 % du total des prisonniers. Un quart des détenus purgeaient des peines de moins de trois  ans, et on comptait globalement en 2012 trois détenus par surveillant.

PRISONS MORTIFÈRES

Le rapport souligne également le nombre élevé de suicides en prison. On a comptabilisé en moyenne (en 2011) 7 suicides pour 10 000 prisonniers, ce qui a représenté 23 % de toutes les morts. Les taux de suicides les plus élevés ont été enregistrés au Luxembourg (31,1 pour 10 000 détenus), au Monténégro (22,6), en Finlande (21,5), et en Slovénie (15,7). Dans cette catégorie, la France occupe la cinquième place en Europe, avec un taux de 15,6 suicides pour 10 000 détenus en 2011. Les prisons françaises se révèlent ainsi deux fois plus mortifères que la moyenne (7,7) des quarante-trois Etats qui ont fourni des données sur le sujet.

Toutes causes confondues, c'est cependant  dans des pays comme l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Moldavie, la Serbie ou l'Ukraine qu'on meurt le plus en prison, avec des taux de 60 à plus de 80 morts pour 10 000 prisonniers.

L'étude pointe également la grande disparité de traitements des prisonniers. Les dépenses moyennes pour la détention dans un établissement pénitentiaire étaient en 2012 de 103 euros par détenu et par jour, mais vont d'un minimum de 3 euros en Bulgarie à un maximum de 620 euros en Suède.

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