Plusieurs dizaines de surveillants bloquaient l'entrée du centre pénitentiaire de Laon depuis 7H00 lundi, pour interpeller la ministre de la justice Christine Taubira sur les prises d'otage dans les prisons, a-t-on appris de sources concordantes.
Une cinquantaine de surveillants étaient présents devant l'entrée de la prison pour bloquer entrées et sorties, ont rapporté des représentants du personnel.
"Ce matin on est dans l'émotion et dans la colère", a déclaré à l'AFP Bernard Chalureau, secrétaire local Force ouvrière.
Dimanche matin, un détenu à l'isolement a pris en otage pendant une quinzaine de minutes un surveillant gradé à l'aide d'une arme artisanale. Il s'agit de la deuxième prise d'otage à la prison en une quinzaine de jours, soulignent les syndicats.
"Ce n'est pas la première prise d'otage à la prison de Laon. Et d'un point de vue national, on a l'impression que ça devient un sport dans la population pénale de prendre en otage les collègues pour demander leur transfert", a regretté Laurent Scassellati, secrétaire régional Ufap-Unsa Justice venu à Laon lundi en soutien.
"On ne va pas attendre qu'un drame arrive", a-t-il ajouté.
"Il y en a assez de tous ces détenus en France qui prennent des camarades en otage, qui demandent un transfert et l'obtiennent", a renchéri de son côté Bernard Chalureau.
"Il faut que la ministre nous entende. On veut que Mme Taubira intervienne devant les médias et qu'elle dise qu'elle nous a entendus et va s'occuper de nous", a-t-il poursuivi.
"Détresse dans les détentions, prises d'otage à répétition, agressions tous les jours. On en a ras-le-bol. On n'est pas entendu, on n'est pas aidé", a énuméré M. Chalureau.
Le mouvement devait durer jusqu'en fin d'après-midi, ont indiqué les représentants syndicaux, qui n'ont pas exclu une poursuite, voire un durcissement de la mobilisation.
Le détenu preneur d'otage a été placé en quartier disciplinaire. Il doit comparaître devant les assises de l'Aisne en septembre. Selon une source pénitentiaire, il s'agit de Lewis Peschet, meurtrier présumé de Sonia, une lycéenne tuée en avril 2012 à Laon.
AFP
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