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mercredi 14 mai 2014

Peine de mort aux Etats-Unis - report d'une exécution au Texas, après la débâcle de l'Oklahoma

Deux semaines après la longue agonie d'un condamné à mort en Oklahoma, une exécution au Texas a été reportée. La nouvelle date n'a pas été donnée.

Une exécution prévue au Texas mardi a été reportée sine die, deux semaines après la longue agonie d'un condamné à mort en Oklahoma qui avait rouvert la bataille entre partisans et opposants de la peine capitale aux Etats-Unis.

L'exécution de Robert James Campbell, dont l'injection létale était programmée à 18h heure locale, est "suspendue", le temps de se prononcer sur son éventuel handicap mental, qui empêcherait de le condamner à la peine capitale en vertu de la Constitution, a statué une cour d'appel du sud des Etats-Unis, deux heures avant l'exécution. Les trois juges d'appel fustigent le Texas qui "n'a jamais révélé qu'il avait en sa possession les résultats de trois tests d'intelligence montrant que Campbell était intellectuellement déficient".

"Cela a heurté les consciences"

"Etant donné le propre rôle de l'Etat dans les circonstances regrettables qui ont conduit à la décision d'aujourd'hui, il est temps que le Texas renonce à son obstination à vouloir exécuter M. Campbell et résolve cette affaire en commuant la sentence en réclusion à perpétuité", a réagi son avocat Robert Owen.

La défense du prisonnier avait joué plusieurs cartes pour obtenir ce sursis, en s'appuyant sur les protestations quasi-unanimes qu'avait soulevé la longue agonie d'un condamné à mort, le 29 avril en Oklahoma. "Personne ne veut voir se répéter ce qui s'est passé en Oklahoma, cela a heurté les consciences" et rouvert les discussions dans la presse et en politique, a déclaré à l'AFP Richard Dieter, directeur du Centre d'information sur la peine capitale (DPIC).

43 minutes de souffrance

Clayton Lockett avait succombé apparemment dans une grande souffrance 43 minutes après l'injection d'un tout nouveau cocktail létal, contre une dizaine de minutes habituellement. Barack Obama, qui se dit favorable à la peine capitale pour certains crimes, avait qualifié cette exécution de "profondément dérangeante" et chargé son ministre de la Justice de conduire une révision complète des procédures d'exécution dans les 32 Etats américains qui autorisent la peine capitale.

Dans la foulée, la Chambre des représentants du New Hampshire a annoncé qu'elle allait organiser un nouveau vote sur l'abolition du châtiment suprême, qui n'est plus en vigueur dans 18 Etats américains et à Washington. Accédant aux nombreux appels, l'Oklahoma a de son côté décrété un moratoire de six mois sur les exécutions, le temps de revoir ses méthodes.

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