Le suicide d’une femme de 29 ans à la maison d’arrêt de Nantes, ouverte en juin 2012, ravive le débat sur le « manque d’humanité » des nouvelles prisons.
la maison d' arrêt et centre pénitenciaire de Nantes
Le quartier femmes de la maison d’arrêt de Nantes (Loire-Atlantique), qui abrite 59 personnes condamnées ou prévenues, vient de connaître son premier suicide. Il s’agirait d’une femme de 29 ans en attente de jugement, originaire du Sud de la France et mère de 4 enfants.
« Elle était isolée de sa famille et avait fait une demande de transfert à la prison des Baumettes à Marseille », raconte Anna Champin, représentante locale du GENEPI (groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées), qui a divulgué l’information.
Cette détenue participait à un atelier de jardinage organisé chaque semaine par le GENEPI dans le potager de la cour de promenade. Un petit carré de terre où poussent salades, fraises, persil et quelques fleurs.
« Elle avait déjà fait des tentatives de suicide, poursuit Anna Champin. Ce qu’on déplore, c’est qu’elle était seule dans sa cellule au moment des faits et qu’elle n’a pas été suffisamment suivie ».
Une situation qui serait encouragée, selon le GENEPI, par les nouvelles architectures des prisons cumulant « taille excessive, isolement géographique et système sécuritaire automatisé ».
L’administration pénitentiaire, qui refuse de lier cette vague de suicides au déménagement de la maison d’arrêt, ne communique pas sur les chiffres des années antérieures, mais précise que les nouvelles prisons de Rennes ou du Mans, ouvertes en 2010, n’ont pas connu d’augmentation des gestes désespérés.
« On ne peut pas mettre un suicide sur le compte de l’architecture, prévient Dominique Mienville, présidente locale de l’association nationale des visiteurs de prison (ANVP). Il a effectivement fallu du temps pour s’habituer à cette grosse machine très moderne, mais beaucoup d’efforts ont été faits pour améliorer les conditions de détention. »
« Pour passer une porte, on appuie sur un bouton et le surveillant l’ouvre sans même qu’on le voie », pointe Anna Champin. L’aumônier évoque également la situation de trois jeunes mères incarcérées avec leur bébé, isolées dans une nursery sans aucun contact avec les autres détenues. Un huis clos qui représente à ses yeux « une souffrance supplémentaire ».
Une enquête a été ouverte par le parquet de Nantes pour déterminer les causes du suicide de la jeune femme.
La Croix
« Elle était isolée de sa famille et avait fait une demande de transfert à la prison des Baumettes à Marseille », raconte Anna Champin, représentante locale du GENEPI (groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées), qui a divulgué l’information.
Cette détenue participait à un atelier de jardinage organisé chaque semaine par le GENEPI dans le potager de la cour de promenade. Un petit carré de terre où poussent salades, fraises, persil et quelques fleurs.
« Elle avait déjà fait des tentatives de suicide, poursuit Anna Champin. Ce qu’on déplore, c’est qu’elle était seule dans sa cellule au moment des faits et qu’elle n’a pas été suffisamment suivie ».
Une situation qui serait encouragée, selon le GENEPI, par les nouvelles architectures des prisons cumulant « taille excessive, isolement géographique et système sécuritaire automatisé ».
Vague de suicides
Ce suicide porte à six le nombre de décès volontaires dans la nouvelle maison d’arrêt de Nantes, inaugurée en juin 2012 à la périphérie de la ville. Les cinq autres suicides s’étaient produits durant l’année 2013 au quartier des hommes, qui abrite aujourd’hui 627 condamnés et prévenus.L’administration pénitentiaire, qui refuse de lier cette vague de suicides au déménagement de la maison d’arrêt, ne communique pas sur les chiffres des années antérieures, mais précise que les nouvelles prisons de Rennes ou du Mans, ouvertes en 2010, n’ont pas connu d’augmentation des gestes désespérés.
« On ne peut pas mettre un suicide sur le compte de l’architecture, prévient Dominique Mienville, présidente locale de l’association nationale des visiteurs de prison (ANVP). Il a effectivement fallu du temps pour s’habituer à cette grosse machine très moderne, mais beaucoup d’efforts ont été faits pour améliorer les conditions de détention. »
Isolement
Aumônier au quartier des femmes, Yvette Douin salue, elle aussi, le gain de confort des cellules, la clarté et la propreté des lieux. Mais elle reconnaît que les femmes « ressentent un isolement plus fort que dans l’ancienne maison d’arrêt », sans doute lié à la configuration de ce bâtiment ultra-sécurisé.« Pour passer une porte, on appuie sur un bouton et le surveillant l’ouvre sans même qu’on le voie », pointe Anna Champin. L’aumônier évoque également la situation de trois jeunes mères incarcérées avec leur bébé, isolées dans une nursery sans aucun contact avec les autres détenues. Un huis clos qui représente à ses yeux « une souffrance supplémentaire ».
Une enquête a été ouverte par le parquet de Nantes pour déterminer les causes du suicide de la jeune femme.
La Croix
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