Les agents du service pénitentiaire d'insertion et de probation craignaient plus que tout la journée d'hier.
Au Parlement devait être débattue la proposition de deux sénateurs socialistes de confier certaines missions de la contrainte pénale au milieu associatif, "alors que cela constitue une mission régalienne", pestait Noémie de Carpini, de la CGT. Le syndicat et le Snepap (Syndicat national de l'ensemble des personnels de l'administration pénitentiaire) avaient donc décrété hier une journée "SPIP mort". Ils n'ont assuré qu'une permanence, aux Baumettes en "milieu fermé" et dans leurs locaux du "milieu ouvert" du boulevard Romain Rolland (10e).
Concrètement, dans le cadre de la réforme pénale, ces deux parlementaires proposaient que pour des mesures de justice - tels qu'un sursis avec mise à l'épreuve, les décisions de libération conditionnelles, l'exécution des travaux d'intérêt général, ainsi que le suivi des placements sous surveillances électroniques et les contrôles judiciaires -, les magistrats puissent saisir des associations. "C'était donc clairement le début de la privatisation des SPIP, et plus particulièrement de la probation, continuait la déléguée CGT. Cela aurait provoqué la fin de la continuité entre le travail effectué en milieu fermé et celui fait par la suite en milieu ouvert. D'autre part, c'est un vrai métier ! Nous avons tous effectué deux ans de formation à l'école nationale de l'administration pénitentiaire".
Reste qu'hier dans l'après-midi, cette menace s'est éloignée, puisque les sénateurs dans leur ensemble n'ont pas voté cet amendement - la ministre de la Justice, Christiane Taubira, s'était clairement positionnée contre - en commission mixte paritaire. "Mais il faut rester vigilant car le projet de loi doit encore être entériné", concluait la CGT.
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