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mercredi 9 juillet 2014

Dijon - insertion et probation contre la “privatisation”

Les personnels du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) ont (symboliquement) bloqué hier durant quelques heures l’accès à la maison d’arrêt de Dijon, dans le cadre d’un mouvement national, au moment où se tenait à Paris la réunion de la commission mixte paritaire.

Les membres des SPIP (ils sont 24 en Côte-d’Or et prennent environ 2 000 mesures par an) entendaient protester contre la série d’amendements pris par le sénat le 26 juin, qui permettraient au secteur privé lucratif de se voir confier l’évaluation des personnes condamnées à des mesures de contrainte pénale et à toutes les mesures restrictives de liberté (libération conditionnelle, mise à l’épreuve, travaux d’intérêt général, bracelet électronique, suivi socio-judiciaire…)

Pour les manifestants, qui considèrent que leur mission est régalienne, cette mesure, si elle devait être prise, présenterait de nombreux dangers : sur l’égalité de traitement des condamnés sur l’ensemble du territoire, puisque les associations sont locales ; sur la continuité du suivi entre prison et milieu libre ; sur la neutralité et les conflits d’intérêt du privé qui pourrait être tenté de proposer des mesures lui assurant une rémunération.

En expliquant qu’ils ne remettent pas en cause le travail des associations, les personnels des SPIP réaffirment que « les missions de justice doivent rester à la justice. Chacun à sa place. Chacun dans son rôle ».

Quant aux mesures d’économies, « personne n’y croit. La privatisation des prisons, on a vu le gouffre financier que cela représente ». Ils demandent donc « à l’Etat de prendre ses responsabilités, en donnant aux SPIP les moyens humains et matériels nécessaires pour lutter contre la récidive ».

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