Le Havre - Il prend en otage un surveillant de prison, au Havre, et réitère ses menaces au tribunal

Un détenu, soupçonné de prise d'otage à la prison du Havre, se serait montré menaçant lors de son audience devant le tribunal, mercredi 2 juillet 2014. Son procès est reporté.

Avant l'audience, les surveillants ont apposé, le long du tribunal, des silhouettes marquées des dates des agressions de 2014

Mercredi 2 juillet 2014, le détenu de la prison du Havre, auteur présumé d’une prise d’otage, était entendu par le tribunal du Havre. Lundi 23 juin, il aurait agressé un surveillant sous la menace d’une arme – un bout de verre – pendant un peu plus de dix minutes. Il comparaissait pour violences aggravées.

Déjà condamné en 2013…

Le prévenu a été condamné, déjà, en 2013, pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique », rappellent les syndicats des surveillants de prison représentés au tribunal par l’UFAP, FO, la CGT et le SPS (Syndicat pénitentiaire des surveillants).

Le procès a finalement été reporté au mardi 5 août 2014, les juges ayant accordé au prévenu de 28 ans un délai supplémentaire pour préparer sa défense.

Agressif envers la victime, et le juge

Ce qui ne l’a pas empêché de se montrer très agressif, déplorent les agents pénitentiaires venus soutenir leur collègue, tant à son égard qu’envers le juge qui a d’ailleurs demandé sa sortie de la salle d’audience. Il n’a pas hésité à réitérer en plein tribunal ses menaces de mort à l’encontre de nos collègues. »

L’attitude n’est pas pour rassurer les surveillants de la prison du Havre qui se mobilisent depuis plusieurs semaines pour dénoncer le sous-effectif de l’établissement pénitentiaire du Havre et le durcissement des conditions de travail, en raison d’une hausse du nombre d’agressions.

Déjà 11 agressions depuis le début de l’année

Nous en comptabilisons déjà 11 à juillet 2014 quand les autres années, nous n’en dépassions pas cinq », s’alarme Olivier Duval pour la CGT.

Surpopulation pour effectif constant

La prison du Havre compte 690 places, mais, dans certains des bâtiments, comme la maison d’arrêt, les détenus seraient en surpopulation.

Ce bâtiment a été prévu pour l’accueil de 210 prévenus. Ils y sont actuellement plus de 300 ». Et les personnels, eux, n’ont pas vu leurs effectifs augmenter. « Nous sommes 182, conformément à l’organigramme de référence de l’établissement, qui ne correspond pas aux besoins.  Les agents cumulent les heures supplémentaires », explique le délégué syndical.

La prise d’otage a eu lieu, elle, dans le centre de détention qui accueille les détenus généralement condamnés à plus de deux ans.

La menace du blocage pèse toujours

Les surveillants veulent donc maintenir la pression. Ils distribuaient des tracts sur le boulevard de Strasbourg, peu avant l’audience, mercredi 2 juillet. Devant le tribunal, ils avaient installé 11 silhouettes d’agents avec les dates des agressions de 2014. Les prochains jours, ils détermineront la nature des futures actions. La menace d’un blocage total de la prison du Havre pèse toujours.
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