À peine publiée sur Internet, la possible visite de la prison de la Santé a été prise d'assaut. Tous les créneaux de visite sont depuis complets.
L'Administration pénitentiaire s'en doutait, mais pas à ce point. À peine publiée sur Internet, la possible visite de la prison de la Santé, lieu fermé par excellence, a été prise d'assaut. Tous les créneaux de visite (25 personnes toutes les demi-heures pendant deux jours!) sont depuis complets.
Aujourd'hui, alors que des millions de visiteurs vont arpenter Paris à la recherche d'un lieu d'exception, ils trouveront - comme toujours - portes closes à la Santé. Outre le côté éphémère de cette ouverture, due à une période de travaux et donc à l'absence de détenus, cette prison recèle son lot d'histoires mythiques.
C'est là qu'eut lieu, en 1972, la dernière exécution capitale. C'est de là encore que Jacques Mesrine, François Besse et Carman Rives s'évadèrent en 1978 ou que Michel Vaujour pris la poudre d'escampette en hélicoptère, en 1986. Le quartier des VIP a accueilli et accueille encore des personnalités célèbres, dont Bernard Tapie. Dernière maison d'arrêt de la capitale, elle est une sorte d'institution parisienne.
Derrière les hauts murs noirs et une petite porte intrigante, se cache une prison relativement à l'ancienne. Construite en 1863, elle n'a depuis que peu évolué dans ses murs. Il est même stupéfiant de voir à quel point la maison semble figée dans le temps. «Pourtant, en deux siècles, les usages en termes de détention ont changé, raconte l'historienne Caroline Soppelsa. Au départ, les prisonniers dormaient dans leur cellule et travaillaient à des fins de rééducation morale le jour. Aujourd'hui, la plupart des détenus passent la journée à l'intérieur.»
La taille de ces dernières, quelques mètres carrés, reflète ce poids du passé. Les nouvelles cellules sont plus grandes: c'est là, mais pas seulement, que résident les détenus VIP. Quelques cellules de mise à l'isolement existent, avec leur cour individuelle microscopique. Mesrine disait s'y sentir comme un animal en cage.
«Ici, c'est à l'ancienne, mais cela permet de garder un contact humain, explique Jean-Marie Akera, chef de détention. Par exemple, il y a toujours une ouverture manuelle des portes, avec une clé, et cela sera toujours le cas même après les travaux.»
Le Figaro
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