Un détenu, une cellule. C'est le principe de l'encellulement individuel préconisé par la loi en France depuis 1875. Et qui reste en 2014 seulement un principe au vu de la surpopulation carcérale.
Pourtant, l'encellulement individuel doit entrer en vigueur le 25 novembre prochain. Un nouveau moratoire va donc être voté. Il s'agira du quatrième. Réaffirmé avec force dans la loi sur la présomption d'innocence, en 2000, le principe de l'encellulement individuel devait entrer en vigueur en 2003, puis 2008, puis 2014.
Actuellement 12.000 détenus en surnombre dans les prisons françaises
Avec actuellement 12.000 détenus en surnombre dans les prisons françaises, dont plus de 1.000 dorment sur un matelas posé au sol, autant dire que cela relève de la mission impossible.
Cette promiscuité forcée a des conséquences pour les détenus comme l'explique Christophe qui a purgé 4 ans de prison, dont 3 ans dans une cellule 13 mètres carrés avec 4 autres détenus.
Une cellule pour deux à la prison de la Santé
On estime qu'un quart des violences en prison se passent à l'intérieur des cellules, entre détenus.
Interrogés lors des états généraux de la condition pénitentiaire en 2006, les détenus souhaitent être seuls en cellule à 84%.
Certains vont même très loin pour y arriver, comme l'explique Marie Crétenot de l'observatoire international des prisons, "Certains vont jusqu'à commettre une infraction pour aller au quartier disciplinaire et avoir un espace d'intimité pendant quelques temps."
L'exemple d'une cellule de 7m2, avec 2 lits superposés
Si la loi entrait en application au 25 novembre. Cela signifie que tous les détenus qui ne sont pas en cellule individuelle pourraient porter plainte contre l'Etat devant le tribunal administratif.
Sur un peu plus de 66.000 détenus, 25.000 seulement sont en cellule individuelle
Or selon les chiffres communiqués par l'administration pénitentiaire, sur un peu plus de 66.000 détenus, 25.000 seulement sont seuls en cellule.Ils sont pour la plupart dans des centres de détention où les condamnés purgent des peines qui vont au delà de deux ans de prison.En revanche, dans les maisons d'arrêt où se trouvent les prévenus et les condamnés à de courtes peines.Ils ne sont que 5.000 à être seul en cellule. Cela pourrait donc couter très cher à l'Etat.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire