La sœur de ce jeune Angevin ne comprend pas pourquoi il était au mitard. Avec son avocate, elle dénonce un "abandon". Une plainte va être déposée contre la prison d'Angers.
« La maison d’arrêt ne m’a pas appelée pour me dire que mon frère s’est suicidé. » Jessica Giraud, 26 ans, n’en revient toujours pas. Le 2 janvier, le jeune homme a mis fin à ses jours. Au mitard. Il a fallu trois jours pour que l’ancien directeur de la maison d’arrêt d’Angers, Jean-François Désire, lui présente ses condoléances.
Grève de la faim
La jeune femme est « en colère ». Elle est convaincue que son frère a été « abandonné ». Sa détention se passait mal. « Il a fait une grève de la faim. Il a perdu 10 à 15 kg. » Avant d’être hospitalisé. La maison d’arrêt n’a pas prévenu la famille. « Une infirmière m’a appelée sur mon portable à la demande de mon frère. »Les relations se dégradent entre détenu et surveillants. En témoignent des incidents. Le détenu se rebiffe. Il confie aussi son mal-être. « Je sais qu’au moins sept fois, mon frère a demandé de l’aide par rapport à des envies de suicide. »Quinze jours au mitard
Il est fragile. « Un peu dépressif. Avant sa détention, il a été hospitalisé pour ça. » Connaissait-on ses antécédents à la maison d’arrêt ? S’est-on inquiété de sa santé mentale ? De son traitement ? Sa sœur en est persuadée : « Il a été abandonné. Ils l’ont mis au mitard et puis basta ! » Quinze jours au quartier disciplinaire.Me Aline David a, elle aussi, rencontré des problèmes de communication avec la maison d’arrêt. Elle a appris le décès de son client quatre jours après. Par le parquet d’Angers, pas par la prison. La veille d’une audience. Elle partage l’avis de Jessica Giraud. « Le système n’a pas vu son mal être. On l’a laissé s’éteindre à petit feu. »
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