Pour la première fois, la France a été condamnée pour le manque de soins apportés à un prisonnier.
C'est une première. La France vient d'être condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme pour le manque de soins apporté en prison à un détenu lourdement handicapé. Mohammed Helhal, qui purge une peine de trente ans de réclusion criminelle pour assassinat et tentative d'assassinat, au centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne, est paraplégique et incontinent depuis une chute de plusieurs mètres lors d'une tentative d'évasion en mars 2006.
Insuffisance des soins. Devant la CEDH, le détenu s'est plaint de l'insuffisance des soins de kinésithérapie qui lui sont prodigués en détention et de la situation humiliante résultant de l'obligation de se faire aider par un codétenu pour effectuer sa toilette, en l'absence de douches aménagées. "La plupart du temps, ce type d’aide est assuré par un codétenu volontaire, rémunéré ou non, mais qui n’a pas eu de formation pour cela", explique au Monde François Bès, coordinateur à l’Observatoire international des prisons. Les infirmières sont débordées par les soins courants. Quant aux kinésithérapeutes, la Cour des comptes a relevé l’année dernière qu’environ un quart des postes n’étaient pas pourvus dans les prisons françaises".En 2010, Mohammed Helhal demande une suspension de peine pour raison médicale, suspension refusée en 2011 par le tribunal d'application des peines de Limoges, qui juge qu'il peut terminer sa peine malgré son état. Mohammed Helhal fait appel, puis va en cassation, sans succès.
Pas de dispense de peine. Pour les juges de Strasbourg, il n'y avait effectivement pas lieu de dispenser le détenu de purger sa peine. Néanmoins, les autorités nationales n’ont pas fait tout ce qu’on pouvait exiger d’elles pour offrir à M. Helhal la rééducation dont il avait besoin".
Europe 1
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