Le 17 décembre 2010, un jeune homme de 17 ans se pendait dans sa cellule à la maison d'arrêt de Tours. L'État vient d'être condamné dans ce dossier.
« Tu n'avais pas 18 ans et tu t'es donné la mort la veille de Noël dans une sombre cellule de la maison d'arrêt de Tours. " Mort violente en détention ", comme on dit en langage administratif. Mais, surtout, une claque monumentale à l'institution judiciaire et surtout à ton avocat que j'étais, que je suis encore. Car je veux tout savoir. […]
« Je serai toujours ton avocat car je ne conçois pas qu'ainsi observé, cerné, gardé, surveillé, espionné, tu aies pu trouver des draps et le temps de te pendre » : en mars 2011, l'avocat Christophe Moysan écrivait ces mots sur son blog. Une manière pour lui de réagir au suicide de son jeune client, prévenu d'agression sexuelle avant que la plaignante ne revienne sur son témoignage. Des faits qu'il a toujours contestés.
Le jeune homme avait été incarcéré à la maison d'arrêt à Tours le 2 mars 2010. En juin, il était placé sous contrôle judiciaire dans un centre éducatif fermé dans le sud de la France. Avant de rejoindre à nouveau la maison d'arrêt de Tours, le 16 décembre de la même année, compte tenu du mauvais déroulement de son contrôle judiciaire.
Le lendemain soir, il était retrouvé pendu dans sa cellule. Le « risque suicidaire » avait pourtant été mentionné sur la notice individuelle du prévenu mineur par le juge d'instruction, transférée à la maison d'arrêt où le jeune homme avait été examiné dès son arrivée. Aucun risque n'est alors mis en avant. Mais le comportement du jeune homme change au cours de la journée. Jusqu'au drame.
En décembre 2013, la famille saisissait le tribunal administratif d'Orléans. Ce dernier a rendu son jugement ce jeudi 19 février, condamnant l'État à verser des sommes d'argent au titre du préjudice moral aux membres de la famille et aux représentants légaux du jeune homme.
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