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mardi 2 juin 2015

Villepinte : des surveillants soupçonnés de trafic en prison

L’affaire est pour le moins embarrassante pour l’administration pénitentiaire. Trois surveillants de la maison d’arrêt de Seine-Saint-Denis, située à Villepinte, sont soupçonnés d’avoir monnayé des téléphones portables et de l’alcool à des détenus.
Illustration. Les trois gardiens suspects ont été interpellés ce lundi, sur leur lieu de travail à la maison d’arrêt de Villepinte. Un détenu a aussi été placé en garde à vue.
 
Leur arrestation, ce lundi midi, pouvait difficilement passer inaperçue puisque les enquêteurs sont allés les interpeller sur leur lieu de travail, au sein de la prison.  
Ils ont également sorti de détention un prisonnier, pour lui poser quelques questions, à Bobigny, en garde à vue. Pour l’heure, ils sont quatre à intéresser les enquêteurs.
  
« Cela fait suite à un signalement de la maison d’arrêt, fin mars, sur un possible trafic entre surveillants et détenus », confirme-t-on au parquet de Bobigny. Le parquet a saisi la sûreté territoriale dans la foulée et après un mois d’enquête, les arrestations ont eu lieu, pour « remise illicite d’objets par surveillants de prison » et « corruption ».

Aux premières heures de leur garde à vue, peu d’éléments filtrent sur les éventuelles responsabilités des quatre hommes interpellés, âgés de 30 à 42 ans.

Si la présence de téléphones portables au sein de cette maison d’arrêt — bien qu’interdits —, n’est pas exceptionnelle, il est en revanche peu fréquent de désigner les passeurs. Faire entrer un téléphone par l’entrée réservée aux visiteurs, avec portique de sécurité, n’est pas aisé. Les détenus qui sont interpellés avec l’un de ces objets s’exposent à une sanction par la commission de discipline. Mais comment arrivent-ils jusque dans leur cellule ?

Des perquisitions doivent avoir lieu pendant le temps des gardes à vue. La Chancellerie ne s’est livrée à aucun commentaire rappelant qu’« une enquête judiciaire est en cours ». Les gardes à vue peuvent durer quarante-huit heures.

A la maison d’arrêt de Villepinte, l’heure semble à la plus grande prudence. « Laissons faire la justice et rappelons que la présomption d’innocence existe », insiste Philippe Kuhn, représentant du syndicat pénitentiaire des surveillants non gradés. Une profession d’autant plus mal à l’aise qu’elle dénonce régulièrement des conditions d’exercice difficiles et un sous-effectif, dans cette prison conçue pour 588 détenus et qui en enferme plus de 1 000.

Voilà près d’un an jour pour jour qu’un surveillant est en arrêt maladie après avoir subi l’évasion violente d’un détenu transféré à l’hôpital...
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