C’est seulement la deuxième fois qu’il retourne à la prison Villepinte, entouré de quelques collègues de la CFTC Justice qui lui conseillent de ne pas publier son vrai nom, pour protéger sa famille.
« Il a fait tant de saisies derrière les barreaux, de drogue, de téléphones, d’argent… que certains peuvent lui en vouloir », souffle un collègue de la pénitentiaire.
Alors il s’en tient à ce surnom que lui avaient donné les détenus : « le légionnaire ». Mais depuis un an, c’est un homme de 35 ans brisé, qui n’a pas osé dire à son fils qu’il ne travaillait plus, traumatisé par l’attaque d’un commando armé, il y a un an.
Ce matin de juin, il avait un rendez-vous ophtalmologique à Delafontaine. « Une journée ordinaire » se souvient le surveillant, qui se rappelle d’un détenu coopérant et calme, se prêtant sans ciller à la fouille intégrale avant le départ.
« Le canon sur ma tempe était froid et métallique »
Saint-Denis, le 4 juin 2014. Le véhicule du commando armé qui avait fait évader Ouaihid Ben Faiza de l’hôpital Delafontaine avait été retrouvé incendié. (LP/Maxime François.)
Aveuglé par le gaz lacrymogène, le surveillant rejoint péniblement le fourgon et avertit la prison de l’évasion. La cavale du prisonnier se termine quinze jours plus tard, dans un petit hôtel sans charme au Bourget. Mais pas le cauchemar du « Légionnaire ». Pourtant, des agressions il en a vécues. « Une trentaine », dit-il. « Toutes mes dents y sont passées, mais jamais je n’ai arrêté le travail. Là ce n’est pas pareil, c’était une prise d’otage par arme à feu, où ma vie en dépendait. » Le directeur interrégional pénitentiaire de l’époque a demandé une récompense nationale pour lui, mais ça lui a été refusé.
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