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lundi 6 juillet 2015

Nancy-Maxéville : petit égorgement entre taulards

La scène est d’une violence hallucinante et semble sortir tout droit d’un film noir bien corsé. Elle s’est déroulée le 16 juin dernier dans une cour de promenade du centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville.    
 
Loïc Despebin, un prisonnier originaire de Moselle de 23 ans, s’est précipité sur un autre détenu. Il est arrivé par derrière. A empoigné son adversaire et l’a… égorgé. Avec une arme qu’il s’était fabriquée : deux lames de rasoirs fondues dans un manche de brosse à dents.
 
« Je ne voulais pas toucher sa gorge mais lui faire une entaille au visage », a tenté de minimiser le jeune prisonnier mosellan lorsqu’il a été interrogé par la police. Mais la scène a été filmée par des caméras de surveillance et elle ne laisse place à aucun doute. « C’était un égorgement ! », insiste le procureur de Nancy lors du procès qui s’est tenu ce vendredi.

Une histoire d’assiette

La victime n’a heureusement pas eu la carotide tranchée et s’en sort avec « juste » une cicatrice de 13 cm sur le cou. Ce qui n’émeut pas plus que ça l’égorgeur. Avec un accent mosellan à couper au couteau artisanal et un débit de mitraillette aux limites du compréhensible, il justifie son geste par un nébuleux contentieux qui l’opposerait depuis un moment à son adversaire.

« Il me faisait passer pour un mec qui vole des assiettes », lâche-t-il. Son avocate, Me Karine Laprévotte, se charge de donner un sens à ses explications : « Cette histoire d’assiette peut faire rigoler mais en détention, n’importe quoi peut prendre des proportions dingues. »

Tout part en réalité du fait que les deux prisonniers ont partagé un temps la même cellule. « Alors que le principe est celui de l’emprisonnement individuel. Car on sait que, sinon, il y en a toujours un détenu qui prend le pas sur l’autre », constate Me Laprévotte qui en profite pour faire le procès du « manque de moyen de l’administration pénitentiaire ».

Son client, voleur de sac à main, catégorie gringalet à catogan et barbiche, n’aurait effectivement pas fait le poids face à son co-détenu, adepte des violences conjugales, voire des violences tout court. Ce dernier lui aurait mis un coup de barre de fer. Ce qui aurait conduit l’administration pénitentiaire à les séparer.

C’est à ce moment-là que serait né le différend sur l’assiette prise et pas rendue. Un différend qui est redevenu d’actualité lorsque le prisonnier mosellan a été remis en contact avec son ennemi. Pas dans la même cellule. Mais dans le même bâtiment. Cela a suffi à faire monter la tension.

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