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vendredi 28 août 2015

Eure : trois agents agressés à la prison de Val-de-Reuil

Violences. Mercredi matin, un officier, un gradé et un surveillant se sont fait agresser par un détenu à la prison du Val-de-Reuil, dans l’Eure. Ils le transféraient d’un quartier à un autre. C’est la dixième agression en sept mois selon les syndicats.
Eure : trois agents agressés à la prison de Val-de-Reuil
 
Il y a à peine deux mois, un agent de la prison du Val-de-Reuil, dans l’Eure, se faisait agresser. Rebelote ce mercredi matin. Les victimes ? Trois agents de la pénitentiaire dont l’un bénéficie de deux jours d’interruption totale de travail (ITT). Les faits se sont déroulés alors qu’ils transféraient un détenu d’un quartier à un autre dans le cadre d’une sanction disciplinaire pour possession de téléphone portable, selon les syndicats.

L’agression a commencé « dans un premier temps par une provocation orale visant l’officier, il est passé très vite aux actes en tentant de l’étrangler. Plaqué contre le mur pour être maîtrisé, puis au sol, il est parvenu tout de même à porter au major un coup de poing, mordant au passage le surveillant », relate le communiqué du syndicat local Union fédérale autonome pénitentiaire (Ufap)-Unsa Justice.
 
« LE SENTIMENT D’IMPUNITÉ DES DÉTENUS »
 
Pour les syndicats, c’est la dixième agression en sept mois. « En juin, la direction avait minimisé le nombre d’agressions », selon Nicolas Bihan, délégué régional du Syndicat pénitentiaire des surveillants non gradés (SPS). «Pour nous, une agression, ce n’est pas des agents qui se blessent lors des interventions, quand ils doivent maîtriser un individu par la force », avait précisé Muriel Guéguan, la directrice de la prison, dans nos colonnes à l’époque (lire notre édition du 20 juin). « À l’école, l’une des premières choses qu’on nous apprend est que tout contact est une agression, même un crachat. Le but de la direction est de faire baisser les statistiques et de gérer la prison comme une entreprise, sans prendre en compte le personnel », insiste Nicolas Bihan.
 
« PAS UNE QUESTION D’EFFECTIFS »
 
L’Ufap-Unsa Justice et le SPS considèrent que l’agression de mercredi n’est pas une question d’effectifs. « Un détenu qui échappe à la maîtrise des agents, ça peut arriver malheureusement mais c’est le sentiment d’impunité qu’ils peuvent avoir » qui est dommageable. « C’est lié à la politique pénitentiaire qui est mise en place », pensent Nicolas Bihan et Sébastien Ménard, secrétaire régional de l’Ufap-Unsa Justice. « Cela pose à nouveau le problème de la gestion de ces individus que l’on se contente de « trimbaler » d’une division (N.D.L.R. : secteur) à l’autre pour les convocations comme pour les décisions de commissions de discipline ». Il estime que c’est « une prise de risque que la direction fait supporter aux personnels. Cette manière de procéder expose davantage les agents. » Selon le SPS, les « détenus connaissent bien la combine. Quand ils agressent du personnel, ils sont plus rapidement transférés. Et certains passent parfois à l’action. »
 
« PLUS DE MOYENS SÉCURITAIRES »
 
La solution...

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