Fermée avec son musée depuis 2013, la prison de Fontainebleau sera vendue aux enchères en 2016 par les Domaines.
A sa fermeture en 1990, l’espoir d’en faire un musée, unique en son genre, avait séduit jusqu’au Ministère. Après 1 million de travaux, le Musée avait ouvert en 1995, sans pour autant décoller. En cause : une politique d’ouverture trop restrictive. Pas de panneau devant l’entrée, pas de visite pour le grand public. Résultat : un site méconnu, endormi, malgré la richesse de ses collections et la présence spectaculaire de deux guillotines !
Un « débat » sur son avenir ?
La ville n’a jamais souhaité acquérir le bâtiment. L’agrandissement du Palais de Justice ne s’est jamais fait, faute d’argent. Vidé et définitivement fermé depuis 2013, la prison n’avait plus qu’à attendre quel avenir lui serait réservé. Ce sera donc au futur propriétaire d’écrire sa nouvelle histoire.Guillaume Bricker, président de Fontainebleau Patrimoine, s’interroge : « le bâtiment est intéressant pour l’histoire et comme lieu de vie, mais aussi pour son architecture typique du type cellulaire panoptique. Dans l’idéal, il faudrait qu’une affectation judiciaire lui soit maintenue, extension du Tribunal de Grande Instance voisin, qu’il viendrait renforcer. D’autres destinations sont possibles : ainsi, la prison de Coulommiers est devenue lieu de culture comme bibliothèque, d’autres comme bureaux ou maisons d’association ». L’Etat semble pourtant prêt à le céder, et à tourner la page pour de bon. Difficulté pour le futur acquéreur : son classement qui nécessitera l’accord des Bâtiments de France. Difficile pour l’heure d’imaginer quel avenir pourrait lui être réservé. Un hôtel ? Un lieu culturel ? Ou plus sûrement… des logements ?
Il faudra attendre 2016 pour connaître le nom du propriétaire des lieux. Il aura la lourde charge de redonner vie à un lieu chargé d’une histoire tragique. Fontainebleau Patrimoine, en tout cas, se dit prêt à « lancer le débat » pour permettre « aux Bellifontains de proposer un avenir nouveau pour ce bâtiment emblématique ».
Yoann VALLIER
Les dates d’un musée raté
1990 : fermeture de la prison. 1991 : annonce de la décision d’en faire le premier conservatoire National vivant de la mémoire pénitentiaire. 1995 : ouverture du musée des prisons (montant des travaux : 1 million d’euros). 1996 : ouverture uniquement aux universitaires et administratifs. 2003 : visites possibles par groupes par l’Office de tourisme. 2008 : départ de la Conservatrice non remplacé. 2013 : fermeture du musée.
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