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jeudi 1 octobre 2015

Béziers : la pénitentiaire au pied du mur dans l’affaire Bendriss

Le gardien de prison a été accusé à tort de trafic et a été blanchi par la justice après cinq ans de procédure judiciaire.

Béziers : la pénitentiaire au pied du mur dans l’affaire Bendriss
 
Mohamed Bendriss est un têtu. De ceux qui ne lâchent jamais une affaire, surtout quand ils estiment qu'ils sont dans leur bon droit.
Et dans son cas, après avoir été reconnu définitivement innocent par la justice le 15 janvier dernier à la suite de cinq années de procédures judiciaires, du trafic qu'il était accusé d'avoir mis en place sur Béziers.
 
Après avoir effectué 159 jours de détention à la prison de Seysses (Haute-Garonne). Mohamed Bendriss veut réparation. Il a été accusé, sur dénonciation calomnieuse d'un détenu, le 22 juillet 2010, d'avoir organisé un trafic de stupéfiants, de téléphone, d'alcool et d'armes au sein de la prison de Béziers, au Gasquinoy.
Alors, en bon joueur de rugby, fort des décisions de la justice, Mohamed Bendriss est reparti, comme on dit sur les terrains, au mastic. Le 15 mai dernier, il a contacté le directeur interrégional de la pénitentiaire à Toulouse. "J'attends que mon honneur soit définitivement lavé et que l'on me réintègre de nouveau au centre pénitentiaire de Béziers. Je veux passer cette porte la tête haute. Mais je veux surtout que l'on me paye les salaires non versés depuis 2010 et ma mise sous écrou."

Il n'est plus employé comme gardien de prison

Depuis la reconnaissance de son innocence, Mohamed Bendriss est employé par l'administration au Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) de l'Aude.
 
Georges Vin, le directeur interrégional, lui a confirmé : "Votre demande de rétablissement de vos droits est en cours d'instruction ainsi que votre demande de versement de vos rémunérations non perçues depuis le 22 juillet 2010."
 
Mais le gardien de prison ne veut pas en rester là.
Il s'est rapproché de la direction de l'administration pénitentiaire à Paris, et a obtenu lundi dernier un rendez-vous avec la responsable des ressources humaines. "Elle semblait ne pas être au courant de ce dossier. Et j'ai le sentiment qu'elle l'a découvert. Je lui ai demandé de m'expliquer comment on a cru un détenu, qui passe sa vie en prison pour diverses escroqueries dans toute l'Europe, sans m'entendre.
 
Je lui ai demandé si ce détenu était un auxiliaire de justice. J'ai voulu savoir pourquoi je n'ai pas obtenu de protection statutaire. Et enfin, et surtout, je lui ai demandé pourquoi mes salaires ne m'ont pas été versés dans des délais raisonnables."

Le dossier loin d'être clos

La directrice aurait répondu à Mohamed Bendriss : "C'est une affaire comme Outreau. J'ai pris acte de votre innocence et je ferai le nécessaire pour comprendre ce qui s'est passé à l'intérieur de la prison de Béziers."

La direction nationale attend le règlement définitif du dossier sur Béziers. Un “collègue” de Bendriss pourrait être inquiété pour dénonciation calomnieuse, ainsi que le détenu qui est actuellement emprisonné au Mans, pour des faits d'escroquerie et d'exercice illégal de la fonction de kinésithérapeute. Il se faisait passer pour un praticien et cela, sous plusieurs identités. L'ancien directeur de l'établissement de Béziers parti à La Réunion pourrait lui aussi être entendu dans ce dossier.
"J'attends de l'aide de mon administration car on m'a sali"
"J'attends de l'aide de mon administration car on m'a sali. On a tenté de me détruire et ma famille en a beaucoup souffert.
J'avais des “amis” dans la prison, ils m'ont tourné le dos plutôt que de me défendre. J'estime que j'ai dû faire face à un complot et j'entends comprendre ce qui s'est réellement passé.
 
Comment expliquer qu'on m'accuse de faire rentrer une arme et des munitions en prison, sans la fouiller en totalité. C'est n'importe quoi.
J'ai une idée sur les agissements d'un chef de service. Il devra rendre des comptes et ne plus feindre d'être malade. Moi, j'ai subi la prison alors que j'étais innocent.
 
J'espère que la justice fera son travail...

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