23 heures, à la sortie du centre de détention d’Aiton en Savoie. Les traits tirés, un surveillant quitte enfin son travail: « ils ont tout cassé. L’électroménager, les tables, les chaises. Ils ont mis le feu à leurs poubelles, bouché leurs serrures. » Il a compté exactement 47 détenus, impliqués dans la mutinerie qui a débuté à 17 heures dans la prison.
Non loin de lui, Pascal Gaudot, responsable syndical de l’Ufap-Unsa (premier syndicat de l’administration pénitentiaire) tient une mini-conférence de presse, en marge de celle tenue quelques minutes plus tôt par le procureur d’Albertville, sur place depuis 19 heures.
« Les surveillants sont restés en retrait. Ils n’ont pas le choix. Un personnel doit s’occuper de 50 détenus. Les surveillants totalisent 50 à 60 heures supplémentaires par mois", relève le responsable syndical. Pendant ce temps, des transferts de détenus s’opèrent déjà.
Un peu plus tôt, les journalistes bloqués à l’entrée ont vu défiler un balai de véhicules de pompiers, de gendarmerie et de services techniques.
Avant le point presse, tenu à l’extérieur de la prison par le procureur de la République, Jean-Pascal Violet, le directeur inter-régional des services pénitentiaires de Rhöne-Alpes Auvergne, Emmanuel Fenard et le sous-préfet de Saint-Jean-de-Maurienne. Les trois hommes ont choisi leurs mots: « Le frère du jeune homme décédé dans l’accident de Saint-Joseph-de-Rivière (Isère, ndlr) a été condamné à cinq ans de prison pour des vols, il a déjà six condamnations à son actif", justifie le procureur d’Albertville.
Agé de 24 ans, l’homme n’a pas été autorisé à assister aux obsèques de son jeune frère de 17 ans. Il serait à l’origine de la mutinerie que certains détenus auraient saisi « par opportunisme », selon la direction du centre de détention. Dans le même centre, un autre proche aurait également demandé une permission de sortie mais n’aurait pas participé à la mutinerie.
A Aiton, hier soir, dans ce centre de détention perdu au milieu des champs, le calme était enfin revenu.
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