Une vidéo devenue rapidement virale laisse entendre des cris et des huées à la maison d'arrêt de Fresnes lors de la minute de silence observée par ailleurs en hommage aux victimes des attentats de Paris. Un surveillant de l'établissement confirme la scène à L'Express.
Des détenus de la maison d'arrêt de Fresnes ont-ils hué, crié, voire manifesté de la joie, lors de la minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris? C'est ce que semble attester une vidéo mise en ligne lundi soir par le site identitaire d'extrême-droite Fdesouche. Rapidement devenue virale, elle montre la cour de sport intérieure et l'une des façades de la prison alors que de nombreux cris indistincts semblent émaner des cellules.
Problème: rien ne prouve que la scène se soit bien déroulée pendant la minute de silence et donc que les détenus ne respectaient pas l'hommage aux victimes. Contactée par L'Express, la direction de la prison a indiqué ne "pas être disponible pour le moment" et n'a donc ni infirmé ni confirmé l'information.
Mais si L'Express n'est pas en mesure d'authentifier la vidéo, Yoan Karar, surveillant pénitentiaire et délégué syndical FO à la prison de Fresnes nous confirme que la minute de silence "a bien été huée". Il nous précise également que la vidéo a bien été prise "de l'intérieur de la maison d'arrêt".
Présent dans les murs lors de la minute de silence, il affirme que ses collègues et lui "n'étaient pas vraiment étonnés" puisque "c'était déjà la même chose lors de la minute de silence pour Charlie Hebdo", après les attentats de janvier 2015. "Par contre, je ne pourrais pas vous dire si le vacarme venait du côté des détenus radicalisés ou des conventionnels", indique-t-il encore.
Interrogé sur la radicalisation des détenus de la prison de Fresnes, le surveillant nous indique qu'elle "augmente avec le temps". "Les appels à la prière par exemple, ça n'existait pas il y a quelques années", aujourd'hui "c'est de plus en plus", tout comme "le prosélytisme". "Il y a toujours eu des mouvances dans les prisons. Mais là, c'est plus compliqué à gérer", estime Yoan Karar.
Là encore, le fait s'explique par la présence de nombreux détenus radicalisés. "On en a deux ou trois qui ont eu, suite à tout ça, des propos pro-Daech. Il y en a même un qui voulait couper ma tête! Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse contre des gens dont le but est de mourir pour Daech?", confiait Grégory Strzempek, délégué du syndicat pénitentiaire UFAP local, au journal.
www.lexpress.fr
Interrogé sur la radicalisation des détenus de la prison de Fresnes, le surveillant nous indique qu'elle "augmente avec le temps". "Les appels à la prière par exemple, ça n'existait pas il y a quelques années", aujourd'hui "c'est de plus en plus", tout comme "le prosélytisme". "Il y a toujours eu des mouvances dans les prisons. Mais là, c'est plus compliqué à gérer", estime Yoan Karar.
Cris de joies et applaudissements vendredi soir
Si la vidéo n'est donc pas authentifiée à 100%, la situation semble hautement probable. Dans son édition de lundi, La Voix du Nord, rapportait "des cris de joie et des applaudissements", vendredi soir, au moment où les attentats ont été portés à la connaissance du public, dans les maisons d'arrêt de Vendin-le-Vieil et de Sequedin. "On croyait que la France avait marqué un but contre l'Allemagne, mais non, c'étaient des réactions à l'annonce des attentats de Paris", expliquait un surveillant abasourdit.Là encore, le fait s'explique par la présence de nombreux détenus radicalisés. "On en a deux ou trois qui ont eu, suite à tout ça, des propos pro-Daech. Il y en a même un qui voulait couper ma tête! Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse contre des gens dont le but est de mourir pour Daech?", confiait Grégory Strzempek, délégué du syndicat pénitentiaire UFAP local, au journal.
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