Trois mille personnels pénitentiaires ont manifesté à Paris le 22 octobre. Conditions de travail, insécurité, sous-effectifs : autant de points dénoncés par une intersyndicale. Pour appuyer la contestation, un blocage de plusieurs prisons était prévu ce jeudi dès le tout petit matin.
Mais les surveillants, reçus à l’Élysée dans la foulée de leur défilé, semblent avoir mis de l’eau dans leur vin puisque le blocus est annulé. Ou plutôt « suspendu », précise Stéphane Lecerf, représentant syndical UFAP. Quelles garanties ont-ils obtenu ?
Revalorisation statutaire
Et, pour achever d’appâter les postulants, une « revalorisation statutaire et indemnitaire » est envisagée. Par ailleurs, les extractions judiciaires doivent sous peu être faites par du personnel pénitentiaire, et non plus par les forces de l’ordre. Pour les syndicats, « le nombre d’emplois n’est pas satisfaisant ». L’Élysée a promis de se pencher sur la question.Côté sécurité à l’intérieur des établissements pénitentiaires, « la révision des conditions d’application de l’article 57 est actée, précise le communiqué, au canevas du champ des négociations ». Cet article de la loi pénitentiaire de 2009, mis en application il y a environ un an à la maison d’arrêt de Sequedin, par exemple, interdit les fouilles systématiques des détenus. Les surveillants doivent justifier toute demande de fouille. « La fouille, ça ne plaît pas à l’agent, mais c’est sécuritaire !, s’exclame Stéphane Lecerf. À Sequedin, on n’aura jamais le portique à ondes millimétriques promis après l’évasion de Redoine Faïd, et des projections (de colis par-dessus les murs d’enceinte), il y en a toutes les semaines ! »
Les syndicats de la pénitentiaire ont un mot d’ordre : attendre de voir l’issue des négociations, ou même leur avancée, tout en gardant de leur côté l’épée de Damoclès du blocage.
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