Suite à une première incarcération, un jeune Franc-Comtois témoigne. La prison est faite de clans et tous ont la même méthode : recruter les nouveaux venus et les former. « C’est ce que font les islamistes. »
Enzo, 25 ans, témoigne à l’issue d’une première incarcération en Franche-Comté. « Pourquoi ? Parce que la prison m’a mis la haine. Ne me faites pas rire avec la réinsertion. Ce que j’ai vécu là-bas, c’est l’université du crime. On arrive, on a juste le brevet. On en ressort avec tous les diplômes. »
Enzo est formel : la méthode est la même dans le clan des islamistes radicaux. Comment les reconnaît-on, ces islamistes ? « Ce sont les seuls qui ne disent bonjour qu’aux musulmans. Ce sont les seuls qui ne se plaignent jamais quand le temps est pourri… Et puis, ils se distinguent par leur côté parano. »
Enzo sait de quoi il parle. Il a partagé sa cellule avec l’un d’eux. Il a connu les règles. Pas de posters dans la cellule. Cuisiner comme au bled. Et la prière, toujours la prière.
Des vidéos de propagande
« Quand un jeune arrive en prison et si les radicaux sentent qu’il est fragile psychologiquement, alors il sera approché. Si le gamin est accro au bédo, on lui fournira un premier pétard, puis un second… Après, on commence à lui parler. Les radicaux interprètent le Coran à leur manière. Il suffit que le jeune accroche une première fois et le processus est lancé. » Et là, tout est possible. « Vous savez, en prison, on est enfermé vingt et une heures sur vingt-quatre. Alors, il a du temps pour faire passer les messages. »Enzo est comme tous les jeunes. Il a vu passer sur internet les vidéos de propagande. Il sait qu’elles peuvent atteindre ceux qui vivent avec une fragilité, qu’elles peuvent convaincre, apparaître comme une évidente révélation.
Reste que les détenus ne sont pas censés avoir accès à internet. « On trouve tout dans les prisons. Il y a des téléphones portables. Certains téléphones sont gros comme un doigt. C’est facile de les faire rentrer. » Enzo dresse la liste de ce qu’il a pu voir en maison d’arrêt : une console de jeux, de la drogue, beaucoup de drogue. Et même une poupée gonflable.
Des cris de joie le 13 novembre
Retour aux radicaux islamistes. Enzo n’a pas été pris dans les filets. Mais il sait que d’autres l’ont été. « Le soir des attentats du vendredi 13 novembre, j’ai entendu les cris de joie, les gens qui tapaient aux portes pour manifester. En prison, tout ce qui fait du mal à la société procure un contentement. » Pourquoi ? « Parce que l’on nous a abandonnés là. Fermer une porte sur les gens n’a jamais été une solution. » Derrière les portes fermées, les prisonniers ne peuvent que se radicaliser. Certains dans l’extrémisme fou de l’islam. Les autres dans l’extrémisme fou de la délinquance. « À ma sortie, j’étais prêt pour une nouvelle vie de bandit. J’avais un doctorat en cocaïne. On m’a même montré sur un téléphone portable les armes, fusils d’assaut que je pouvais acheter en ville. »Enzo est dehors aujourd’hui...
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