La pause déjeuner passe mal au nouveau centre pénitentiaire de Beauvais. Pas pour des raisons gustatives ou culinaires, mais pour des questions d’argent.
D’un côté, les surveillants réclament le paiement de leur pause méridienne de 45 minutes De l’autre, la direction estime qu’elle n’a pas besoin de l’ensemble du personnel sur site pendant cette pause et refuse de payer le personnel.
« Cette situation est hallucinante, commente Yannick Lenglet, secrétaire du syndicat SNP-FO. Dans un établissement qui se veut novateur et où la population carcérale doit bénéficier des meilleures conditions de détention, les surveillants, eux, sont considérés comme des pions à qui l’on peut soumettre tout et n’importe quoi… »
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Si la colère est aussi vive, c’est que les organisations syndicales estiment avoir été trompées par l’administration.
« Cette affaire résume le manque de considération que l’on nous porte, grondent Yannick Lenglet et son adjoint, François Raimondi. L’organigramme originel prévoyait que, comme dans 95 % des établissements, nous soyons payés 12 h 15 et pas 11 h 30. Et tout d’un coup, on nous impose tout autre chose. »
Un présumé revirement que réfute Christophe Loy, le directeur de la nouvelle prison qui accueille pour l’heure près de 190 détenus mais qui, à terme, en attend plus de 600. « Dès le départ, les syndicats ont été associés à la constitution et à l’organisation des services au cours de quatre réunions, assure-t-il. Il n’y a pas eu de mauvaise surprise. Les agents qui ont signé l’ont fait en toute connaissance de cause. »
Sur le fond, le directeur rappelle qu’il ne fait « qu’appliquer les textes de l’administration pénitentiaire ». « Si l’on gardait les agents à disposition sur site le temps de cette pause méridienne, ils seraient payés mais ce n’est pas le cas, insiste-t-il. L’Etat ne va quand même pas rémunérer les agents pendant qu’ils ne travaillent pas. »
A la grande satisfaction des surveillants, le dossier pourrait toutefois être revu par la direction interrégionale qui sait la question sensible. « Nous restons très vigilants, avertit le secrétaire du SNP-FO. Et si la situation n’évolue pas, nous irons jusqu’au blocage de la tôle. »
Le Parisien
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