Seul dans sa cellule depuis 6 ans à la prison de Béziers, il a pris certaines habitudes.
Et lorsqu'il apprend, lors de son transfert à la maison d'arrêt d'Albi dans le cadre de son procès en assises pour un braquage, qu'il va devoir partager sa cellule, Alfonso M, 32 ans, n'apprécie pas du tout.
Il échafaude un plan tordu pour provoquer les surveillants pénitentiaires et se faire placer au «mitard». Le 9 septembre 2015, il passe à l'acte, en provoque un, le saisi par le col en brandissant un cutter constitué de 2 lames de rasoir et agresse un second venu à la rescousse.
Alfonso, 12 condamnations dont deux pour violences et une de 11 ans de réclusion criminelle pour braquage, reconnaît qu'il était sous pression et qu'il voulait être seul.
«C'est vrai, j'ai fait tout ça pour le rester, je ne voulais pas les agresser, je voulais juste créer un incident», a-t-il expliqué, hier, à la barre du tribunal. Un surveillant a été blessé au dos d'une main et l'autre à un pouce par les lames de rasoir. Et Alfonso est bien parti au «mitard» pendant 30 jours, en partie à Albi, en partie à Béziers où il est toujours incarcéré.
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«La prison, ce n'est pas l'hôtel»
Me Virginie Meyer-Soullier, qui représente les deux surveillants pénitentiaires âgés de 42 et 53 ans, tient à rappeler que les victimes «ont été choquées par ce comportement disproportionné de la part du détenu. Il joue sur les mots, il reconnaît les faits mais partiellement. La prison ce n'est pas l'hôtel, on ne choisit pas sa cellule et avec qui on va la partager ! Ces violences sont inadmissibles et elles se reproduisent de plus en plus en prison où beaucoup adoptent ce comportement.
Des violences verbales mais aussi physiques». L'avocate des parties civiles réclame 1 000 € de dommages et intérêts pour chacune des victimes.
Le procureur, Claude Dérens, qui a fait ses calculs, confie que le prévenu sera libérable en 2033. Les 6 mois fermes requis ne devraient pas changer grand-chose. Me Cécile Bordes, avocate de permanence a découvert le dossier à l'audience. «Il a dit qu'il voulait être seul, comme à Béziers, parce qu'il savait que ça allait être difficile de se retrouver à plusieurs en cellule.
Il a eu cette idée pour être isolé quitte à partir au mitard. Le cutter ne devait servi qu'à provoquer cet incident et non à blesser qui que ce soit. Cet incident, peu avant son procès, a pesé dans la décision de la cour d'assises du Tarn». La présidente a fait la part des choses et l'a condamné à 5 mois de prison ferme. Il devra également débourser 800 € de dommages et intérêts à chacune des parties civiles.
La Dépêche
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