Arrêté le 4 février en Égypte dans le cadre de l'affaire "Air Cocaïne", Christophe Naudin est venu dispenser une formation de sécurité à la Maison d'arrêt, le 13 janvier 2016.
L’homme se présente comme “criminologue, docteur de la Sorbonne, chercheur enseignant pour l’Université Paris II Panthéon-Assas.” Formateur dans le domaine de la sécurité pour la police et la gendarmerie nationale, Christophe Naudin intervient également pour l’administration pénitentiaire, via sa société CAPS Training.
C’est à ce titre qu’il est venu à la Maison d’arrêt de Caen, le 13 janvier 2016, pour former les personnels pénitentiaires au nouveau matériel “bagage X”, les portiques de sécurité positionnés à l’entrée de l’établissement.
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Jusque-là, rien d’anormal. Sauf que, à ce moment-là, Christophe Naudin était sous le coup d’un mandat d’arrêt international, émis le 22 novembre 2015 par la Républicaine dominicaine dans le cadre de l’affaire dite “Air cocaïne”.
Expert en aéronautique, il a revendiqué le fait d’avoir organisé l’exfiltration de Bruno Odos et Pascal Fauret, les deux pilotes accusés de trafic de drogue dans ce pays des Caraïbes. Christophe Naudin a d’ailleurs fini par être interpellé en Égypte, le 4 février dernier, et devrait probablement être extradé vers la Républicaine dominicaine prochainement.
Pour le syndicat UFAP-UNSA Justice, cette “visite” révèle des dysfonctionnements au sein de l’administration pénitentiaire. Le secrétaire de la section locale, Jullien Matthieu, précise :
L’UFAP-UNSa Justice est indignée par un tel laxisme des différents services de l’État qui ont failli à leur mission de vérification. Nous exigeons une vigilance plus acérée de la hiérarchie afin d’éviter de mettre les personnels en danger. Dans le cadre de l’état d’urgence, les informations devraient redescendre.
Ayant déjà dispensé des formations dans d’autres établissements pénitentiaires du grand ouest, Christophe Naudin avait l’objet de vérifications, destinées à l’autoriser à pénétrer dans les enceintes de ces établissements, comme la procédure l’exige. Mais ces vérifications auraient pu être antérieures au lancement du mandat d’arrêt international par les autorités dominicaines.
Contactée, la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) du Grand Ouest n’a souhaité apporter “aucun commentaire” à cette affaire.
Liberté - Le bonhomme libre
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