Le dominicain est l’aumônier de la prison de Maxéville. Il aide aussi les réfugiés
En poussant la lourde porte en bois du 4, rue Lacordaire, on entre dans un endroit calme, magnifique avec un jardin intérieur en plein cœur de Nancy : le couvent des Dominicains.
C’est là que vivent 11 frères. Dont Patrick Dominique Link. « Bonjour », lance-t-il tout sourire, dans sa longue tunique beige serrée par une ceinture en cuir brun où est accroché un rosaire (un chapelet trois fois plus long).
Ce vendredi, frère Link n’est pas à la prison. Il y passe une journée entière par semaine. Et donne deux messes le samedi. Car c’est lui l’aumônier du centre pénitentiaire de Maxéville depuis son ouverture en 2009. D’ailleurs, c’est pour cela qu’il est venu vivre à Nancy il y a 7 ans.
Liens commerciaux :
Gérald, 19 ans, détenu à Lille…
Né en 1961 près de Paris, il grandit avec ses deux frères dans une famille croyante mais non pratiquante. Après des études de biochimie, il entre au séminaire à 21 ans. « Dans mon enfance, j’avais rencontré un curé pendant mes vacances à la campagne. Un modèle pour moi. »
Il choisit ensuite les Dominicains, un ordre intellectuel dit-il car il veut « étudier pour comprendre le monde ». En même temps, il correspond avec Gérald, un détenu de 19 ans en prison à Lille et lui rend souvent visite. Avant d’apprendre son suicide.
Après ses vœux définitifs comme Dominicain, le frère Patrick-Dominique part en Suède s’occuper de jeunes et d’étudiants et au bout de 12 ans, l’ordre le nomme à Strasbourg où il reste 8 ans : « C’est là que j’ai lancé le cercle du silence avec une association de réfugiés politiques et j’ai commencé à être aumônier de prison, parce que mon cousin dominicain l’était. » Ses yeux pétillent soudain.
« Je ne voulais pas être dans des milieux trop cathos »
« Si je suis rentré chez les Dominicains, c’est parce que je ne voulais pas être dans des milieux trop cathos. Je voulais rencontrer les gens les plus éloignés, les plus faibles, les plus pauvres. Les rendre heureux. C’est ce qui me rend heureux. »
Il s’habille en civil quand il monte voir les détenus dans leurs cellules. « Ils me parlent de leur détresse, de ce qu’ils ont fait et comment vivre avec ça. Parfois, le surveillant me dit d’aller en voir certains qui vont mal, ça peut éviter des suicides ».
Lire la suite sur l'Est Républicain
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire