Le Ministre de la Justice annonce la fermeture de la maison centrale de Clairvaux

Jean-Jacques Urvoas, le ministre de la Justice a annoncé la fermeture prochaine de la prison de Clairvaux en raison de son « état de vétusté et de dégradation ».

Le ministre de la justice, Jean-Jacques Urvoas a annoncé ce mercredi la fermeture prochaine de la prison de Clairvaux, lors d’un discours prononcé à l’École nationale d’administration (Enap).

Dans son discours, le Garde des Sceaux a annoncé avoir déjà pris tous les engagements et explique «  Il faut savoir fermer des prisons, lorsque cela est nécessaire. Et tous ceux qui connaissent l’état de vétusté et de dégradation de Clairvaux, construit sur le site d’une abbaye en 1804, me comprendront. Cela fait des années que la fermeture de ce centre, où le passé ne cesse d’inspirer la perception du présent, est annoncée sans qu’elle ne se concrétise. Je ne veux plus que les personnels soient contraints de travailler dans de telles conditions, pas plus que je ne souhaite que des personnes soient détenues dans des locaux aussi inadaptés. »

« Vite » fermer, mais quand ?

Interrogé ensuite sur la date de la fermeture de la centrale de Clairvaux, le ministre a répondu «  vite  », sans plus de précision. Sera-t-elle liée à l’ouverture de la future prison de Lavau prévue en 2022 ?

Aucune réponse n’a été apportée.

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Actuellement, 127 détenus sont emprisonnés à Clairvaux, pour 198 places. 199 surveillants et membres du personnel pénitentiaire y travaillent.

Joint par téléphone, Dominique Bruneau, le directeur de la centrale de Clairvaux, est surpris. Il explique avoir appris la nouvelle avec le discours prononcé par Jean-Jacques Urvoas ce mercredi (Ah, ah, ah... Comme d'hab, les principaux intéressés sont les derniers au courant, selon le schéma classique de la Pénitentiaire).

La question des emplois

Concernant le personnel pénitentiaire, le ministre explique «  la direction de l’Administration pénitentiaire prendra en compte chaque situation des personnels pour qu’il n’y ait pas de préjudice excessif.  »

Fréderic Stoll, représentant du syndicat FO pénitentiaire a vivement réagi à cette annonce : «  C’est dégueulasse, c’est une honte. On fait Lavau mais on ferme Clairvaux. Au niveau de l’emploi, c’est la mort.  »

À Ville-sous-la Ferté, «  c’est la douche froide  » pour Gilles Noël, le maire de la commune. «  C’est une très très mauvaise nouvelle. Une catastrophe pour le territoire, une de plus après l’annonce de la fermeture de Bayel et Cauval qui n’a toujours pas de solution actée. Il va forcément y avoir des conséquences au niveau des écoles, commerces et la dynamique de la commune.  »

Pour Philippe Adnot, le président du conseil départemental, la suppression de Clairvaux pose aujourd’hui la question du positionnement de la nouvelle prison en terme d’équilibre du territoire  : «  Pourquoi ne pas construire la nouvelle prison dans le Barsuraubois très touché au plan économique, plutôt qu’à Lavau  ?  »

Jean-Jacques Urvoas viendra dans l’Aube

François Baroin a rencontré le Garde des Sceaux ce mercredi pour faire le point sur le projet de fermeture de Clairvaux.

Jean-Jacques Urvoas en a profité pour confirmer au maire de Troyes le projet de la prison de Lavau.
Il a également accepté de venir dans l’Aube pour expliquer ces décisions.

M. Urvoas avait déjà annoncé cette semaine, après avoir rencontré des syndicats pénitentiaires que ces derniers seraient également reçus «au début du mois de mai» par François Hollande.

L'Est Eclair