Conseiller municipal à Brest, Charles Kermarec a célébré lundi l’union de deux époux à la maison d’arrêt. Un contexte particulier qui change tout.
Depuis deux ans qu’il est conseiller municipal à la Ville de Brest, il en a célébré des mariages… « Environ une centaine. » Mais lundi, Charles Kermarec a pénétré les portes de la maison d’arrêt pour officier. « Avec une certaine appréhension », confie-t-il.
« Des mariages en prison, il n’y en a pas beaucoup, admet Isabelle Johanny, vice-procureur au parquet de Brest. Mais ce n’est pas rarissime non plus. » Environ cinq à six par an, en moyenne.
C’est dans une petite salle toute simple, à côté des parloirs, que se déroule la cérémonie. « Il y a juste une table avec des chaises toutes simples, note Charles Kermarec. C’est assez froid, hormis une fresque plutôt jolie accrochée au fond. »
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Ce décorum est juste égayé par un bouquet de fleurs, offert par la Ville. Et par la musique, diffusée aussi par un appareil de la mairie. Mais tout au long de la cérémonie, elle est entrecoupée « par le bruit des verrous des parloirs qui claquent en s’ouvrant et en se refermant ». À la prison, les mariages sont toujours organisés le lundi, jour des visites aux détenus…
« Un moment important »
Tout cela pèse. D’autant plus que les textes lus habituellement aux mariés sont ici en décalage. « On ne peut pas leur dire, comme on le fait en mairie, qu’on est heureux de les accueillir dans cet endroit. » Il faut s’adapter. Et là, Charles Kermarec, la bonhomie incarnée, pense qu’il peut s’améliorer. Qu’il doit s’améliorer.
« Même si la cérémonie se déroule en prison, c’est un mariage. C’est un moment important pour les mariés, ils doivent en garder un bon souvenir, insiste-t-il. Il faut tout faire pour cela. » Réussir à glisser un grain de chaleur humaine dans l’univers carcéral.
Car l’atmosphère particulière de la prison demeure omniprésente. « On ne voit pas les gardiens, précise Charles Kermarec. Mais il faut passer les quatre portes de sécurité les unes après les autres. Laisser ses clés ou son portable à l’entrée. »
Pas de photo
Hormis sa réquisition par le procureur, et non par le maire, le déroulé reste le même. Comme dans une salle des mariages à la mairie, la porte doit rester ouverte durant toute la cérémonie. « Mais les gardiens sont derrière. »
Pourtant, la spontanéité garde encore sa place. « D’ordinaire, quand le mariage est acté, je dis aux mariés qu’ils peuvent s’embrasser. Là, je n’en ai pas eu besoin », sourit le conseiller municipal. Les deux époux ne s’étaient pas vus depuis près de six mois…
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