Pages

mardi 5 avril 2016

Suicide : les gardiens de prison à la peine

C’est la première étude sur la mortalité des agents pénitentiaires en France.

Suicide : les gardiens de prison à la peine

Réalisée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) en partenariat avec l’administration pénitentiaire, ce travail analyse les causes de décès des agents et ex-agents pénitentiaires sur la période 1990-2008. Détails.

Au 1er janvier 2012, l’administration pénitentiaire française comptait 35 420 agents répartis dans cinq filières professionnelles : surveillance, insertion et probation, administration, service technique et encadrement. Cette étude sur les causes de la mortalité inclut également les anciens employés de cette administration, partis à la retraite dans cette période. Au total donc, 43 665 personnes, dont 32 728 hommes et 11 137 femmes, ont fait l’objet de ce travail.

Liens commerciaux :




Parmi les 1 754 décès recensés en 18 ans, « les tumeurs malignes représentent la première cause de mortalité (1 décès sur 3), devant les morts violentes – accidents, suicides (1 sur 5) et les maladies cardiovasculaires (1 sur 6) », observent les auteurs.

« Ces résultats ne révèlent pas de surmortalité toutes causes confondues chez les agents pénitentiaires par rapport à la population française. »

Des conditions de travail difficiles

En revanche, « l’étude documente un excès significatif de suicide chez les surveillants pénitentiaires et les adjoints techniques, par rapport à la population générale ». Cet excès est estimé à 21%.

Une observation d’importance puisque le métier de surveillant est le plus représenté dans cette administration, tant chez les hommes (89%) que chez les femmes (46%).

Certes les données disponibles ne permettent pas d’évaluer si l’origine est principalement liée à des facteurs professionnels ou personnels. Mais « le fait de travailler en prison représente pour la majorité des agents un environnement de travail particulier », soulignent les auteurs.

Ces professionnels sont en effet « exposés à des nuisances multiples et spécifiques, inhérentes à leurs missions (stress, sentiment d’insécurité, etc…) ».

Quoi qu’il en soit, « ces résultats renforcent l’intérêt de continuer les mesures de prévention sur le suicide, de poursuivre la mise en place d’un système de surveillance sanitaire », concluent-ils.

La Dépêche

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire