Dix agents pénitentiaires agressés en l’espace de quatre mois à peine. Les surveillants n’excluent pas une action de protestation hors de la prison.
Dix agents agressés depuis le début de l'année, dont quatre par des détenus mineurs : c'est le triste bilan que dresse le Syndicat pénitentiaire des surveillants (et surveillants brigadiers) SPS dimanche, après qu'une surveillante de la maison d'arrêt de Tours a reçu un coup de couteau au visage la veille.
Son agresseur ?
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Un garçon de 17 ans en détention provisoire, incarcéré, selon le syndicat, pour des faits de nature criminelle alors qu'il était logé dans un hôtel par le Service d'aide sociale à l'enfance. « Des gens de plus en plus jeunes et de plus en plus vindicatifs », pointe Manuel Caillet-Breillet, délégué régional SPS, convaincu qu'il y a eu tentative d'homicide. Sans l'intervention immédiate d'un détenu majeur chargé du nettoyage, ainsi que d'un surveillant, le mineur aurait pu commettre l'irréparable.
46 agents surveillants pour un effectif de référence de 53
Pointée du doigt il y a quelques années pour son taux d'occupation parmi les plus élevés de France, la maison d'arrêt de Tours semble empêtrée dans le marasme. Malgré un réel mieux aller, certifie la direction régionale Centre Est Dijon, dont l'établissement dépend : 200 à 250 % en 2010, pour un taux d'occupation à 170 % mi-2015 et 150 % « seulement » au 25 avril 2016.
Une moindre surpopulation donc, mais dont les bénéfices ne semblent pas se faire sentir au sein de l'établissement de la rue Henri-Martin. Faut-il voir dans le déficit d'effectifs – 46 agents surveillants pour un effectif de référence de 53 agents – un début d'explication ?
Pour mémoire, en février dernier, trois personnels avaient été agressés – deux surveillants frappés à coups de poing et un moniteur de sport mordu violemment au mollet – par un détenu, mécontent de l'annulation d'un match de football en raison de mauvaises conditions météorologiques.
Dans un autre registre, en décembre, le syndicat alertait la direction de l'établissement, dans un communiqué sans ambiguïté, titré « Maison d'arrêt de Tours : ça sent le cannabis à plein nez ! » Il y dénonçait « des odeurs de cannabis sur les coursives, de jour comme de nuit, dans les cellules, au niveau du poste de surveillance des promenades ».
Plus encore, le SPS s'interrogeait sur « les conséquences de l'inhalation passive de cannabis pouvant donner un résultat positif dans les tests sanguins et urinaires », y compris […] « en cas d'accident de la route, d'un contrôle routier, ou autre […] ? »
Avant-hier encore, deux individus ont été interpellés pour avoir tenté de faire passer des objets depuis l'extérieur, par-dessus le mur d'enceinte.
Quid des détenus dangereux ?
Interrogée à l'issue de sa prestation de serment (lire ci-dessous), la directrice Dominique Lizé n'a pas souhaité faire de commentaire, ni sur la situation actuelle ni sur l'agression du samedi 23 avril.
La direction régionale indique cependant qu'aucune décision n'a pour le moment été prise quant au devenir du jeune agresseur. Ramené en détention provisoire suite à sa garde à vue, il pourrait être transféré dans un autre établissement. Ou pas.
Dans son dernier communiqué, le SPS se déclare « scandalisé par la légèreté des décisions qui amènent des détenus dangereux en détention classique. En effet, les troubles dont ces personnes détenues sont atteintes nécessitent un traitement dans une unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) ». La France n'en compte que sept (une huitième devrait ouvrir en juin), opérationnelles sur le territoire pour le moment. Pour un total de 440 places seulement.
La Nouvelle République
Son agresseur ?
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Un garçon de 17 ans en détention provisoire, incarcéré, selon le syndicat, pour des faits de nature criminelle alors qu'il était logé dans un hôtel par le Service d'aide sociale à l'enfance. « Des gens de plus en plus jeunes et de plus en plus vindicatifs », pointe Manuel Caillet-Breillet, délégué régional SPS, convaincu qu'il y a eu tentative d'homicide. Sans l'intervention immédiate d'un détenu majeur chargé du nettoyage, ainsi que d'un surveillant, le mineur aurait pu commettre l'irréparable.
46 agents surveillants pour un effectif de référence de 53
Pointée du doigt il y a quelques années pour son taux d'occupation parmi les plus élevés de France, la maison d'arrêt de Tours semble empêtrée dans le marasme. Malgré un réel mieux aller, certifie la direction régionale Centre Est Dijon, dont l'établissement dépend : 200 à 250 % en 2010, pour un taux d'occupation à 170 % mi-2015 et 150 % « seulement » au 25 avril 2016.
Une moindre surpopulation donc, mais dont les bénéfices ne semblent pas se faire sentir au sein de l'établissement de la rue Henri-Martin. Faut-il voir dans le déficit d'effectifs – 46 agents surveillants pour un effectif de référence de 53 agents – un début d'explication ?
Pour mémoire, en février dernier, trois personnels avaient été agressés – deux surveillants frappés à coups de poing et un moniteur de sport mordu violemment au mollet – par un détenu, mécontent de l'annulation d'un match de football en raison de mauvaises conditions météorologiques.
Dans un autre registre, en décembre, le syndicat alertait la direction de l'établissement, dans un communiqué sans ambiguïté, titré « Maison d'arrêt de Tours : ça sent le cannabis à plein nez ! » Il y dénonçait « des odeurs de cannabis sur les coursives, de jour comme de nuit, dans les cellules, au niveau du poste de surveillance des promenades ».
Plus encore, le SPS s'interrogeait sur « les conséquences de l'inhalation passive de cannabis pouvant donner un résultat positif dans les tests sanguins et urinaires », y compris […] « en cas d'accident de la route, d'un contrôle routier, ou autre […] ? »
Avant-hier encore, deux individus ont été interpellés pour avoir tenté de faire passer des objets depuis l'extérieur, par-dessus le mur d'enceinte.
Quid des détenus dangereux ?
Interrogée à l'issue de sa prestation de serment (lire ci-dessous), la directrice Dominique Lizé n'a pas souhaité faire de commentaire, ni sur la situation actuelle ni sur l'agression du samedi 23 avril.
La direction régionale indique cependant qu'aucune décision n'a pour le moment été prise quant au devenir du jeune agresseur. Ramené en détention provisoire suite à sa garde à vue, il pourrait être transféré dans un autre établissement. Ou pas.
Dans son dernier communiqué, le SPS se déclare « scandalisé par la légèreté des décisions qui amènent des détenus dangereux en détention classique. En effet, les troubles dont ces personnes détenues sont atteintes nécessitent un traitement dans une unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) ». La France n'en compte que sept (une huitième devrait ouvrir en juin), opérationnelles sur le territoire pour le moment. Pour un total de 440 places seulement.
La Nouvelle République
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