Le manque de moyens de la justice ? Il est régulièrement dénoncé tant pas les avocats que par les magistrats, et par voie de conséquence, par les justiciables qui voient les délais se rallonger indéfiniment.
Mais il est rare qu'un ministre lui-même déplore que la justice française se trouve les poches vides.
C'est pourtant ce qu'a fait hier le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, après à peine deux mois de fonctions à la Chancellerie, dans un entretien au Journal du Dimanche. Pour lui, la justice est «sinistrée», «en état d'urgence absolue comme disent les médecins».
«Depuis que je pousse la porte des juridictions, je dis plutôt que la justice est sinistrée», s'alarme-t-il.
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Des détails ? «La direction de l'administration pénitentiaire a 36 ?millions d'euros de factures impayées pour des hospitalisations de détenus» explique-t-il.
Ou encore, «l'État a une dette de 170 millions d'euros» de frais d'interprètes, de laboratoires d'analyses ADN, d'experts, d'écoutes téléphoniques…
«Tous ces prestataires privés sont payés au minimum avec quatre mois de retard», déplore le ministre qui donne un exemple : «Je connais même un tribunal où on n'imprime plus les jugements parce qu'il n'y a plus d'argent pour les ramettes de papier !».
La Dépêche
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