Pages

mercredi 11 mai 2016

Belgique - Avec la grève des gardiens, la drogue se fait rare dans les prisons

Les principales voies d'entrée des stupéfiants en prison, ce sont les personnes qui rendent visites aux détenus, les prisonniers qui rentrent d'un congé pénitentiaire, voire même des mâtons malhonnêtes. 

Le sevrage brutal de l'héroïne peut être extrêmement pénible

Avec la grève des gardiens, les principales sources d'approvisionnement se sont taries.

Moins de drogue en prison, cela pourrait être une bonne nouvelle. Mais c'est sans compter sur la réalité carcérale et le phénomène de la toxicomanie.



Selon Catherine Jadot, coordinatrice de Step by Step, un service d'encadrement des toxicomanes en prison, "pour les consommateurs de drogues dures, comme l'héroïne, un sevrage brutal est extrêmement pénible".

Plus de tensions dans les cellules

Liens commerciaux :



Le problème est moins crucial sur un plan médical pour les consommateurs de cannabis. Mais la marijuana est le calmant préféré des détenus. Selon les chiffres officiels du SPF Justice, un prisonnier sur trois fume du cannabis.

En réalité, ils sont beaucoup plus nombreux que ça. Et la privation exacerbe la nervosité et les réactions impulsives des prisonniers. "Cela doit engendrer beaucoup de tensions et de conflits entre les détenus et avec les personnes chargées de leur surveillance", estime C. Jadot.

Cela dit, la fin de la grève et le retour à la vie carcérale normale entraînera un autre risque. "On va assister à des phénomènes de surconsommation et son cortège d'overdoses", prévient C. Jadot.

Beaucoup de boulot quand la grève se terminera

Comme un certain nombre d'intervenants pénitentiaires, le personnel de Step by step est réduit à un travail administratif depuis le début de la grève. "Notre boulot habituel, explique C. Jadot, c'est de rencontrer les détenus et de leur proposer un parcours de soins pour traiter leur toxicomanie. Nous sommes un peu au chômage technique depuis deux semaines."

Et le chômage technique pourrait bien se transformer en chômage tout court pour les 5 employés de Step by step. Le subside alloué par le SPF Justice depuis 2011 pour assurer cette mission de santé publique dans les prisons wallonnes (le même service existe à Bruxelles et en Flandre) n'a pas été renouvelé. Toute l'équipe est en préavis. Sauf improbable retournement de situation, le service s'arrêtera le 30 septembre. Et les prisonniers du Royaume seront encore un peu plus livrés à eux-mêmes.

RTBF

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire